Jean-Yves Le Drian lance l’opération reconquête. Selon nos informations, le ministre des Affaires étrangères est attendu à Riyad dans le courant de la semaine prochaine et va tenter de booster des échanges économiques franco-saoudiens, qui tournent au ralenti depuis plusieurs mois.
Confronté au retour en force des Américains dans le pays depuis l’élection de Donald Trump et à la concurrence féroce de ses rivaux européens et asiatiques, Paris entend revenir dans la partie. « Nous sommes dans une période de flottement depuis l’élection d’Emmanuel Macron, le voyage du ministre a pour but d’y mettre un terme » indique un diplomate, bon connaisseur de la région.
Le patron du Quai d’Orsay qui rencontrera le roi Salman et son fils, l’homme fort du royaume, le prince héritier Mohammed ben Salman, aura notamment pour mission de faire avancer deux dossiers jugés « cruciaux » par l’Élysée. Le premier porte sur la concrétisation d’un partenariat stratégique entre la France et le Conseil de Coopération du Golfe (CCG) qui rassemble : le Koweït, Bahreïn, les Émirats arabes unis, Qatar, l’Arabie saoudite et le sultanat d’Oman. Cette alliance, à l’instar de celle en vigueur entre le Royaume-Uni et le CCG, devrait déboucher sur des coopérations dans les domaines politique, économique et militaire.
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Mais pendant que Paris mène l’opération reconquête, ses concurrents ne restent pas sans rien faire. Le roi Salman est par exemple attendu en début de semaine à Moscou où il rencontrera Vladimir Poutine. Quant à Mohammed ben Salman, il se rendra d’ici la fin de l’année une quinzaine de jours aux États-Unis où il nourrit d’excellentes relations avec le gendre de Donald Trump, Jared Kushner. « La concurrence, notamment américaine, est terrible, mais il faut que l’on retrouve la dynamique que nous avions jusqu’à ce que Laurent Fabius quitte le Quai d’Orsay » observe ce même diplomate.