Le David de Michel-Ange est-il juif, ou est-il grec ? Est-il la représentation d’une figure biblique, un objet inspiré par la tradition judéo-chrétienne ? Ou bien est-il une manifestation du génie gréco-romain que se réapproprie la Renaissance ? C’est parce qu’il invite à se poser ce genre de questions que j’ai suggéré à Bruce Legoy d’en faire le thème de son affiche pour ma prochaine conférence. (J’ai une immense appréciation pour les nombreuses affiches qu’il a réalisées pour mes conférences.)
C’est la courte vidéo présentée ici qui m’a donné cette idée, et j’espère que, comme moi, vous la trouverez aussi émouvante qu’éducative. À travers ce chef-d’œuvre réalisé par Michel-Ange à vingt-six ans, c’est la puissance créatrice de la Renaissance qui est évoquée : une sorte de second miracle grec, puisque Florence, dont tout est parti, se prend pour la réincarnation d’Athènes. Et au-delà encore, c’est l’essence du génie européen dont il est question. Et du génie lui-même, qui est prouesse technique mais beaucoup plus encore. N’a-t-on pas, dans cette effort de rendre immortel l’homme mortel, un acte de foi, une prière, un hommage sublime au Créateur ? La Renaissance est-elle le début de la fin de la civilisation européenne, ou bien le début tout court ? Sommes-nous grecs, ou sommes-nous juifs ?