C’est acquis, le CETA, le traité de libre échange entre Canada et Union européenne (UE), peut être appliqué [à 95 %, NDLR] avant d’être ratifié par les parlements de chaque État membre de l’UE. Une incroyable révolution du droit qui montre que les mondialistes ne reculent devant rien pour imposer leurs projets.
Le CETA (comprehensive economic and trade agreement), lancé en 2014, est le petit cousin du TAFTA (transatlantic free trade agreement), lancé en 2013 : ce sont deux accords de libre-échange passés entre l’Union européenne et, pour le premier, le Canada, pour le dernier les Etats-Unis, dans la ligne des grands machins type OMC (Ah, ces sigles !) construits par les mondialistes afin de répandre le libre-échange partout sur la planète. Chacun suit avec attention son destin politique, les difficultés qu’il rencontre et les solutions choisies pour les surmonter. De son échec ou de son succès dépend celui du TAFTA. Conçu plus tard, mais avançant plus vite, il fait aujourd’hui figure de prototype.
Le CETA, cheval de Troie miniature
Le CETA est en quelque sorte le cheval de Troie miniature des mondialistes. Il fait moins peur que le TAFTA parce que le contractant d’outre-Atlantique est le Canada, ce n’est pas la superpuissance américaine connue pour son impérialisme.
Naturellement, cela n’indique que la naïveté de beaucoup de ses opposants européens, leurs idées toutes faites et leur ignorance des dossiers.
D’une part le CETA présente strictement les mêmes dangers que le TAFTA : par exemple les peuples ne seront pas maîtres du tribunal d’arbitrage en cas de conflit entre une grosse entreprise et un État, pas plus qu’ils n’auront la main sur le conseil de coopération réglementaire qui pourra, selon le bon plaisir d’une poignée de technocrates, détruire telle ou telle protection sanitaire ou alimentaire, que ce soit en matière d’AOC ou d’OGM. Et, si le CETA passe, avec ou sans TAFTA, par le biais des accords de libre-échange en Amérique, les mondialistes auront la maîtrise des échanges transatlantiques.
Les antimondialistes de gauche sont des mondialistes schizophrènes
Pour franchir la première étape de ce processus le CETA devait être ratifié par le Parlement européen : le blocage de la région Wallonie faillit faire capoter la chose en octobre 2016, mais pressions et promesses mondialistes menèrent au compromis en moins d’une semaine, et le président socialiste de la Wallonie, Pierre Magnette, s’inclina sans tambour ni trompette.
L’actualité confirme la chose. Logiquement, la gauche, l’extrême gauche, et les écologistes, qui se sont réveillés tard sur le sujet et s’opposent au TAFTA, devraient saluer Donald Trump, fondamentalement opposé au libre-échange, adversaire de tous ces grands traités, TAFTA, CETA, traité transpacifique, mais aussi MERCOSUR en Amérique. Le président de la première économie du monde est un soutien inespéré dans la lutte globale contre les visées mondialistes. Or, ils participent à la curée anti-Trump. Sont-ils schizophrènes ou seulement menteurs ? En tout cas, c’est la preuve qu’ils ne sont pas vraiment antimondialistes.