Ca c’est le discours pour la galerie. La réalité est que les théoriciens de l’Union européenne, des monétaristes keynésiens, sont souvent des Britanniques et que les autres ont fait leurs études en suivant l’enseignement anglo-saxon monétariste qui s’est imposé dans toutes les universités européennes. La Grande-Bretagne a été une des grands gagnantes avec l’Allemagne de l’Union monétaire, bien que n’en faisant pas partie. Mais le statut d’extra-territorialité de la City lui permet de financer ses activités de trading avec les liquidités en euros des banques européennes qui ont délocalisé leurs activités de front office à Londres. Ce faisant l’Angleterre profite à plein régime de la manne financière de la dette gargantuesque en euros transformée en funding de produits dérivés par la magie de la transformation des dettes en monnaie électronique opérée par la BCE. Idem pour le Wholesale funding en pounds ou en euros où les milliards jaillissent de la mis en location temporaire des prêts hypothécaires ou des crédits à la consommation que les banques monétisent sur le marché anglais. Alors quand on nous serine que l’Angleterre se porte bien parce qu’elle n’est pas dans la zone euro, il y a de quoi se tordre de rire. D’ailleurs la City a éprouvé le besoin de prendre le contrôle de la bourse de Francfort juste avant le référendum, comme par hasard. Ah certes l’Angleterre s’est dispensé du volet Schengen de l’Union européenne, mais il n’est que regarder la transformation de la population de Londres ou de Manchester pour se dire que la société multi-culturelle n’est pas une invention de Bruxelles. Elle a été décidée par les politiciens socialistes britanniques dans les années soixante. En ce qui concerne l’économie chère à Farage, il serait bon de se rappeler que l’idée de la financiarisation à outrance de l’économie mondiale globalisée est une idée anglo-saxonne née dans les cerveaux des libéraux qui ont porté Margaret Thatcher au pouvoir. L’idée de la libre circulation des capitaux, comme des biens et des services, vient des Anglais, qui ont très bien compris comment "créer de la valeur" en faisant circuler les produits de dette à travers les places financières. Alors Messieurs les Anglais tirez les premiers, déguerpissez au plus vite des couloirs de la Commission et des multiples think tanks européens et autres cabinets de conseil/lobbying qui ont infesté l’Europe tout entière.
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