Invitée de Caroline Roux dans C dans l’air lundi 14 mai 2018, Laurence Blisson, secrétaire générale du Syndicat de la magistrature, défend son idée de la démocratie. Le problème, c’est que ses principes fonctionnent dans un État de droit avec des gens qui le respectent. Quand on bascule dans une situation plus dure, ces principes ne protègent plus la population. Ils se retournent même contre elle.
Le syndicat de la magistrature est cette chose de gauche créée en 1968 pour s’opposer à la « dictature » gaullienne en matière de justice. Un demi-siècle plus tard, ce repère de juges de gauche (à l’origine du « mur des cons ») a imposé à la France une justice qui pose problème, car les conditions ont changé : nous avons sur notre territoire entre 5 000 et 20 000 individus susceptibles de passer à l’acte... terroriste.
Il ne s’agit pas ici de savoir qui organise ces tueries dans la population, mais comment on peut, en amont, bloquer ou freiner le processus. Ce que nous propose Laurence Blisson, eh bien c’est de respecter le droit, et donc la présomption d’innocence de ceux qui peuvent basculer.
Fichés S : Pour Laurence Blisson, secrétaire générale du syndicat de la magistrature, les placer en rétention ou les expulser serait "mettre en danger notre démocratie". Une majorité de français doit donc être éligible pour figurer sur le "mur des cons"... (#cdanslair 14.05.2018) pic.twitter.com/utcQL5kqZr
— Sébastien JALLAMION (@SJallamion) 15 mai 2018
Ceci étant dit, nous ne sommes pas pour des lois d’exception, comme on a pu le voir sous Vichy, ou pendant la guerre d’Algérie. Normalement, un fiché S étranger devrait être expulsé, ce qui n’est pas le cas. Plus globalement, 15 000 détenus étrangers occupent les prisons françaises, dont le taux de remplissage oscille entre 110 et 120%. 15 000 détenus de moins sur les 60 000 actuels, ça ferait de la place et peut-être baisser la tension dans les centres pénitentiaires.
#FichéS "Il faut dire très clairement notre hostilité à ce principe d’un enfermement sur des bases complètement orwelliennes. On a déjà en France des dispositifs qui interviennent très en amont". Laurence Blisson @SMagistrature #terrorisme #cdanslair pic.twitter.com/iLI7c4sRF5
— C dans l'air (@Cdanslair) 14 mai 2018
On peut comprendre le respect par Blisson du droit fondamental. Mais alors, cela signifie qu’on admet des « secousses » terroristes, autrement dit : que les Français sur qui ça va tomber se débrouillent. C’est le Christ qui disait que le sabbat était fait pour l’homme mais pas l’homme pour le sabbat. De la même façon, la loi française devrait être faite pour protéger les Français, mais pas pour que les Français protègent la loi à leur corps défendant.
La cerise sur le gâteau, ce sont les centaines de djihadistes qui demandent à rentrer en France pour bénéficier d’un régime plus favorable qu’en Syrie ou en Irak. Là-bas, la peine de mort est souvent prononcée. Les procès sont rapides, Laurence Blisson serait épouvantée.
L’émission entière, avec l’incontournable Alain Bauer, le monsieur Sécurité ou le monsieur Insécurité de la France, tout dépend de quel côté on le regarde :