Le groupe Les Prêtres donnera un concert caritatif le 14 juin prochain à l’Olympia en soutien aux chrétiens d’Orient, victimes de l’État islamique. Les affiches de l’événement, placardées dans le métro parisien, ont été censurées au nom de la laïcité par Métrobus, la régie publicitaire de la RATP.
Dans un communiqué conjoint publié le 1er avril, la RATP et sa régie publicitaire Métrobus expliquent en effet avoir refusé d’indiquer que le concert était au bénéfice des « chrétiens d’Orient » :
« Cette information se situant dans le contexte d’un conflit armé à l’étranger et malgré les atteintes dont sont victimes un certain nombre de minorités dans les pays concernés, le principe de neutralité du service public qui régit les règles de fonctionnement de l’affichage par Métrobus, trouve en effet dans ce cas à s’appliquer, explique le communiqué de presse. La convention en vertu de laquelle Métrobus assure l’exploitation publicitaire des réseaux de la RATP prohibe toute publicité présentant un caractère politique ou confessionnel, conformément à l’obligation de neutralité du Service public. »
Une aimable plaisanterie pour les usagers du métro parisien, qui auront remarqué les nombreuses campagnes d’affichages communautaires, notamment à l’occasion du Ramadan ou de l’appel à la tsédaka [1] du Fond social juif unifié [2] :
Et pour cause : le président de Métrobus, la régie publicitaire de la RATP, n’est autre que Gérard Unger, un activiste communautaire de premier plan, membre du bureau exécutif du Conseil représentatif des institutions juives de France (CRIF), vice-président de la Ligue internationale contre le racisme et l’’antisémitisme (LICRA), et président de l’European Jewish Call for Reason (JCall). Encarté au Parti socialiste depuis 1972, proche de Laurent Fabius, habitué des dîners du club Le Siècle depuis 1993, il dirige depuis 1997 Métrobus, contrôlée par Publicis (à hauteur de 67 %). Au sein du géant mondial de la publicité, troisième groupe de communication du monde, Gérard Unger officie comme conseiller du PDG Maurice Lévy.
Évidemment, sa « neutralité du service public » dans « le contexte d’un conflit armé à l‘étranger » est à géométrie variable, comme le montre cette vidéo de 2011 pour la Fondation France-Israël, dans laquelle il se réjouissait de la libération du soldat israélien Gilad Shalit :