Tremblement de terre dans l’industrie automobile : la Norvège a annoncé en début de mois vouloir totalement bannir les véhicules thermiques à horizon 2025 ! Elon Musk, le patron de Tesla, a répondu à cette nouvelle par la déclaration suivante : « Quel pays extraordinaire ! ». La semaine suivante, on apprenait que la Hollande envisageait la même décision et des rumeurs ont circulé sur une réflexion similaire en Allemagne. Au final, l’Allemagne aurait pour l’instant simplement précisé qu’un mandat de ce type serait nécessaire à horizon 2030 pour respecter les objectifs d’émissions de gaz à effet de serre.
L’objectif d’une telle mesure est clair : arriver à un parc automobile 100 % électrique et régler définitivement le problème du changement climatique tout en se débarrassant de notre dépendance au pétrole. Le transport fonctionne aujourd’hui à plus de 90 % à base d’énergies fossiles et est le deuxième plus important pôle d’émission de gaz à effet de serre (24 % des émissions européennes, le transport routier dans son ensemble représente 71,9 % de ce total), derrière l’industrie.
La Norvège et d’autres pays envisagent de bannir les véhicules à moteur thermique d’ici 2025 pour réduire les émissions de gaz à effet de serre et limiter le réchauffement climatique.
Mais passer de cette décision à la pratique n’est pas chose aisée et pose plusieurs questions. D’abord, sur la base du parc automobile existant aujourd’hui en Norvège et des nouvelles immatriculations, il faudrait déjà 15 ans pour arriver à l’objectif fixé par le gouvernement. Mais l’interdiction de vente des véhicules à moteur thermique ne sera effective qu’en 2025 et, d’ici là, même si les ventes de véhicules électriques progressent, les ventes de véhicules en général progressent elles aussi. Même si la croissance de l’électrique est plus rapide que les autres types de véhicules, il sera difficile d’atteindre l’objectif avant 2035.
La mise en pratique d’une telle décision à un horizon aussi court est compliquée
Par ailleurs, pour ce qui est de la réduction des gaz à effet de serre, cette décision pose question. L’idée que sous-tend une telle décision est celle martelée par les fabricants de véhicules électriques : ces véhicules sont « zéro émission » et ne polluent pas. Au-delà du débat sur la production de gaz à effet de serre pendant le processus de fabrication – auxquels certains constructeurs, comme Tesla, ont essayé de répondre en réalisant un outil de production à émission négative – se pose la question des émissions de gaz toxiques pendant la durée de vie du véhicule. En effet, comme le faisait remarquer Christophe de Margerie, l’ancien président de Total, ce que les constructeurs oublient de mentionner lorsqu’ils vendent un véhicule « propre », c’est ce qu’il se passe « derrière la prise » lorsque la voiture « fait le plein ». En effet, lors du processus de recharge, les véhicules électriques font appel à l’électricité produite par le réseau du pays où ils se trouvent.
Mais la voiture électrique n’est pas aussi propre qu’on pourrait le penser
Or, aujourd’hui, le charbon constitue à lui seul la source de production de plus de 40 % de l’électricité mondiale, et sa part a augmenté au cours des dernières décennies. Viennent ensuite le gaz (22 % environ) et, dans une moindre mesure, le pétrole (4,4 %). Les énergies non émettrices (hydro-électrique, nucléaire, éolien,…) représentent moins du tiers de la production mondiale.
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