Michael Moore , réalisateur américain (Roger et moi, Bowling for Columbine), connu pour ses documentaires critiques sur le système américain, a visité, dans le cadre de son dernier film, « l’un des meilleurs restaurants » d’un « petit village de Normandie ». La cantine scolaire de l’école Georges-Pompidou des Andelys (Eure). Les 20 et 21 avril 2015, le réalisateur américain était en tournage dans l’école primaire : il a été bluffé par la qualité de la nourriture servie.
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Pas de soda à la cantine
Une fois par mois, le directeur de l’école réunit la direction et une diététicienne, pour discuter des menus. « Les enfants doivent apprendre, pour plus tard, à manger équilibré et à faire attention à ce qu’ils mangent », détaille Valérie Rano, chargée de l’Enseignement, la réussite éducative et la jeunesse.
Autre différence : les petits Français boivent beaucoup d’eau, à la cantine. Et pas de soda. Au point que Michael Moore a dû amener sa propre canette, discrètement, faute de distributeur automatique. Mais surtout, les écoliers partagent. Alors qu’un jeune garçon tend son assiette à son camarade, la voix off s’interroge : « Depuis quand un enfant partage-t-il sa crème glacée ? ».
La restauration américaine très différente
En parallèle, la fille d’une technicienne de l’équipe de Michael Moore, scolarisée dans une école de Boston, a envoyé des photos de ses repas, à sa mère. Les clichés montrent des plats, pour la plupart, gras et loin d’être équilibrés : nems, pizzas, frites, etc. Face aux clichés, les enfants français ne parviennent pas à identifier tous les éléments du repas, recouverts d’une « sauce bizarre ».
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Le film Where to invade next (Quel pays envahir maintenant ?), sorti début septembre 2016, n’avait pas beaucoup plu à Jacques Mandelbaum, critique cinéma du journal Le Monde, qui l’avait trouvé démagogique et caricaturalement antiaméricain. Douleur compréhensible d’un quotidien inféodé à l’Empire...
Michael Moore fantasme une Europe
qui n’a jamais été aussi inféodée au modèle américain
La mission de « Where to Invade Next », plus aimable et primesautière qu’à l’ordinaire, consiste donc pour Michael – fort du constat que les États-Unis ont perdu toutes leurs guerres depuis 1945 – à envahir l’Europe au nom de son pays, pour en rapporter des bienfaits susceptibles de servir sa patrie. De cette invasion on ne peut plus pacifique ressort un voyage insolite à travers le Vieux Continent, au cours duquel Moore picore de-ci, de-là, des miettes de sociabilité heureuse, de bonne gouvernance et d’idéal collectif, qu’il accapare pour son pays, dont tout le monde comprend qu’il en est totalement dépourvu et que, ce faisant, le réalisateur taille, comme d’ordinaire, un beau costume à ses dirigeants.
Moore repartira ainsi au pays après avoir annexé d’autorité les congés payés d’Italie, la qualité des cantines scolaires de France, les prisons modèles de Norvège, la législation sur la consommation de drogue du Portugal, le système éducatif de Slovénie, l’efficience démocratique de l’Islande, on en passe et des meilleures. Chaque étape est fabriquée sur le même moule : un Moore faussement ébahi, clignant de l’œil vers le spectateur américain, dialogue avec un interlocuteur qui lui ouvre les perspectives inouïes d’un modèle d’intelligence politique. Tout cela, qui est bel et bon, pourrait nourrir l’éternelle utopie d’un gouvernement idéal des hommes.
La bande-annonce de Where to invade next en anglais sous-titré en français :