Démocrates et Républicains ayant officiellement désigné leur champion, tous les regards sont désormais tournés vers l’élection du huit novembre. Qui de Donald Trump ou d’Hillary Clinton succèdera à Barack Obama pour ainsi devenir le 45ème président des États-Unis ? Les récents sondages donnent les deux candidats au coude-à-coude. Mais pour le réalisateur Michael Moore, c’est Donald Trump qui va gagner, et il explique pourquoi.
Le réalisateur de Fahrenheit 9/11 et Bowling for Columbine, l’une des figures de la gauche américaine en est persuadé : Donald Trump investira la Maison Blanche en janvier 2017.
« Le discours de Trump touche beaucoup de gens »
« On se retrouve dans notre bulle à bien se marrer devant ce spectacle de merde (la convention républicaine, ndlr). Mais la vérité, c’est que le discours de Trump touche beaucoup de gens, des gens dont il a besoin pour devenir président », a expliqué Michael Moore mercredi soir sur le plateau de Real Time with Bill Maher, une émission diffusée sur HBO.
Le cinéaste oscarisé a ainsi donné cinq raisons pour lesquelles il voit l’homme d’affaires new yorkais l’emporter.
La rust belt ou l’effet Brexit
Pour Michael Moore, la stratégie de Trump sera de se concentrer sur quatre États habituellement dévolus aux Démocrates, à savoir le Michigan, l’Ohio, la Pennsylvanie et le Wisconsin. Ces quatre États forment la rust belt, la « ceinture rouillée », une région particulièrement touchée par le déclin de l’industrie.
Moore, originaire de Flint dans le Michigan, fait ainsi une analogie avec le Brexit, obtenu notamment grâce au vote des populations les plus pauvres, attirées par les promesses du camp eurosceptique.
Si Trump parvient à remporter ces quatre États et à conserver ceux traditionnellement républicains, il détiendra les voix des grands électeurs nécessaires à son intronisation (270 minimum).
Le baroud d’honneur de « l’homme blanc en colère »
Huit ans après le premier président afro-américain, le scrutin 2016 pourrait lui aussi être historique si Hillary Clinton l’emportait, devenant ainsi la première présidente des États-Unis.
Mais Michael Moore voit en Donald Trump la dernière rébellion des hommes blancs « après 240 ans de domination » aux États-Unis. Un électorat inquiet de la féminisation de la société.
Le problème Clinton
« Ne nous voilons pas la face. Le principal problème n’est pas Trump mais plutôt Hillary », affirme Moore. « Elle est très impopulaire et représente la vieille politique (...) l’enthousiasme n’est tout simplement pas là ».
La dépression des partisans de Bernie Sanders
Les supporters de Bernie Sanders, qui s’est officiellement rallié à la cause d’Hillary, voteront bien sûr pour Clinton, en témoignent les récents sondages à ce propos. Cependant, pour Michael Moore, le manque d’enthousiasme et de motivation de ces – jeunes – électeurs déçus sera décisif. Ils voteront à contrecœur et sans réelle intention de motiver d’autres personnes dans leur sillage.
L’effet Jesse Ventura
Pour le cinéaste, les électeurs ne voteront pas forcément pour Trump parce qu’ils partagent ses opinions et ses promesses politiques. En effet, selon Moore, beaucoup d’entre eux voteront pour lui par simple curiosité, pour voir à quoi l’Amérique ressemblerait avec Donald Trump au Bureau ovale. Un peu comme lors de l’élection de Jesse Ventura, ancien catcheur devenu gouverneur du Minnesota.