L’Égypte reprend le rôle qu’elle tenait sous l’ère Moubarak : être un allié inconditionnel d’Israël et de l’Occident, tout en collaborant au siège de la Palestine. Cela ne peut pas durer.
Le 29 octobre 2015, l’Égypte a été l’un des pays qui ont élu Israël au Comité des utilisations pacifiques de l’espace extra-atmosphérique de l’ONU (UNOOSA). Confrontée à de vives critiques au niveau national et arabe, l’Égypte a affirmé qu’il était impossible de voter individuellement pour un certain nombre de pays arabes afin de fixer la composition du comité, et qu’Israël avait donc dû être inclus dans le vote.
Cependant, onze pays arabes se sont abstenus afin de protester contre la nomination d’Israël, affirmant que les violations du droit international ainsi que la dépossession et l’occupation constantes des territoires palestiniens doivent empêcher son adhésion à l’un des organes de l’ONU.
Les calculs de l’Égypte semblaient toutefois différents dans sa nouvelle politique qui marginalise davantage son voisin palestinien ; elle a donc décidé de voter à l’ONU en faveur d’Israël pour la première fois depuis la création du pays en 1948. Cette assistance est due à ce que le ministère israélien de la Défense a, à juste titre, considéré comme un « miracle » pour l’État hébreu : l’arrivée d’Abdel Fattah al-Sissi au pouvoir en 2013 après le renversement du président Morsi.
Étranglement de Gaza
Depuis lors, la politique étrangère de l’Égypte envers Israël s’est encore distancée de la cause palestinienne en assistant Israël dans son désir d’isoler et de décomposer le corps national palestinien. Il est clair que l’étranglement de la bande de Gaza par al-Sissi au niveau des frontières orientales est en totale coordination avec l’Autorité palestinienne et Israël. Le Caire n’a pas non plus condamné explicitement la judaïsation de Jérusalem-Est, les assassinats ciblés de plus de 80 Palestiniens, la détention de plus de 1 500 Palestiniens ces cinq dernières semaines et la prolifération continue des colonies de peuplement en Cisjordanie.
S’écartant des exigences de la révolution de janvier 2011 concernant une solution juste pour un État palestinien et la révision des accords israélo-égyptiens de Camp David, le régime d’al-Sissi a intensifié les stratégies de l’ère Moubarak en soulignant que la sécurité d’Israël est une priorité de la politique étrangère égyptienne, qui favorise la désunion et la fragmentation entre les partis palestiniens.