Comment un journaliste peut-il écrire sans broncher la phrase suivante ?
« Alimentant le climat de tensions, les exercices russes se déroulent en outre au même moment que des exercices en Ukraine impliquant l’armée américaine. »
L’auteur de l’article du Figaro ci-dessous et celui qui l’a validé pour publication se rendent-ils compte que la fin de la phrase (la présence des troupes américaines en Ukraine, c’est-à-dire aux portes de la Russie) en réfute le début, selon lequel la Russie « alimente les tensions » ?
C’est la beauté tragique du « journalisme » contemporain : un tissu de mensonges qui relève de plus en plus de l’œuvre d’art, mais qui rend évidemment ses auteurs complices des violences exercées par l’Empire partout dans le monde.
Relevons tout de même une information intéressante au milieu de ce naufrage : la Russie ne se prépare pas, elle, pour la galerie, à une invasion conventionnelle, mais à l’arrivée tout à fait plausible par ses frontières de « groupes extrémistes ». L’expérience syrienne, probablement...
La Russie lance de vastes manœuvres militaires aux portes de l’Europe
Moscou a annoncé le déploiement, ce jeudi, de 12.700 soldats le long de la frontière avec la Pologne et la Lituanie pendant une semaine. Les pays baltes et Varsovie, inquiets, ont dénoncé ces exercices et évoquent la présence de plus de 100.000 militaires russes.
La Russie montre ses muscles aux frontières de l’Union européenne. Ce jeudi, Moscou a lancé de vastes manœuvres militaires conjointes avec le Bélarus près de la frontière avec la Lituanie et la Pologne. Face aux inquiétudes de certains membres de l’Otan, la Russie a assuré que ces exercices, répondant au nom de code Zapad-2017 (« Ouest-2017 »), n’étaient dirigés « contre aucun pays » et qu’ils étaient « purement défensifs ».
L’armée russe organise tous les ans à cette période des exercices d’ampleur dans une région différente de Russie. Selon Moscou, les manœuvres militaires prévues cette année doivent impliquer près de 12.700 soldats présents pendant une semaine au Bélarus, pays allié, dans l’enclave russe de Kaliningrad et dans plusieurs régions du nord-ouest de la Russie. Autrement dit, près de la Pologne et des pays baltes qui, depuis l’annexion de la Crimée en 2014 et l’éclatement du conflit dans l’est de l’Ukraine, ont été plus prompts à dénoncer Moscou comme une menace potentielle à leur souveraineté.
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Alimentant le climat de tensions, les exercices russes se déroulent en outre au même moment que des exercices en Ukraine impliquant l’armée américaine – dont des soldats avaient déjà défilé en août pour la première fois à Kiev – et des manœuvres en Suède mobilisant près de 19.000 soldats et simulant une attaque fictive venue d’un « opposant plus grand et sophistiqué ». Le scénario des manœuvres russes implique quant à lui de lutter contre des « groupes extrémistes » ayant infiltré le Bélarus et Kaliningrad depuis trois pays imaginaires mais aisément identifiables comme la Lituanie, la Lettonie et la Pologne.