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La Fondation Carnegie attaque la Hongrie et la Pologne

Derrière, la NED et George Soros

Le 4 septembre 2017, la fondation Carnegie publiait un article intitulé « Defendind EU Values in Poland an Hungary » (Défendre les valeurs de l’UE en Pologne et en Hongrie, NDLR), dans lequel les rédacteurs accusent Varsovie et Budapest de représenter une menace pour l’avenir de l’Union européenne (UE). Deux jours plus tard, le 6 septembre 2017, la Hongrie et la Slovaquie voient leur recours devant la Cour de Justice de l’Union européenne (CJUE) concernant la politique de relocalisation des migrants par quotas rejeté. Tout cela alors que la Pologne et la Hongrie font l’objet de procédures de sanctions, actuellement dans leur premier stade et émanant respectivement de la Commission européenne et du Parlement européen. Le point de non-retour semble donc proche. En tout cas, c’est ce que suggèrent Heather Grabbe et Stefan Lehne, les deux chercheurs à l’origine de l’article de la fondation Carnegie.

« Plus que le Brexit, les tendances autoritaires en Hongrie et Pologne menacent l’UE car elles sapent les fondations légales de l’Union. Les autres gouvernements de l’UE doivent défendre l’État de droit plus activement ». Ainsi se présente le sommaire de l’article de la Fondation Carnegie. D’une fermeté sans concession à l’égard des gouvernements hongrois et polonais, les auteurs ne sont parfois pas moins tendres avec d’autres États membres ou acteurs de l’UE, accusés de « procrastination » à l’égard de Budapest et Varsovie. Bien plus qu’une tentative de dresser un constat, les rédacteurs condamnent et multiplient les injonctions. Dans leur conclusion, ils mettent en garde les deux États en leur signifiant que « s’ils ne font pas marche-arrière, le prix à payer sera élevé ». La fondation Carnegie s’immisce ainsi ouvertement dans le jeu politique et compte bien que son discours soit repris par « les chefs d’États et de gouvernement européen pour convaincre Budapest et Varsovie de changer de comportement ».

 

La Fondation Carnegie , « 100 ans d’impact »

Lancée en 1910 par l’industriel américain Andrew Carnegie, la Fondation éponyme trouve son origine dans les conseils de ses amis Elihu Root (ancien secrétaire à la Guerre de William McKinley et ancien secrétaire d’État de Theodore Roosevelt) et Nicholas M. Butler (recteur de la Columbia University). Prix Nobel de la Paix en 1912, Root fut un des initiateurs de la création de la Cour de la Haye, dont Carnegie financera la construction. McKinley est connu pour avoir déclenché la guerre contre l’Espagne pour prétendument libérer Cuba et les Philippines. Roosevelt (prix Nobel de la paix en 1906) a quant à lui annexé le Panama et envahi Saint-Domingue et le Honduras. La Fondation a vu le jour dans ce contexte de lutte américaine contre la colonisation européenne.

Ses actions vendues au banquier J.P. Morgan, Andrew Carnegie meurt en 1919, alors que Root, le directeur de la Fondation, créé en parallèle le Conseil des relations étrangères (CFR), alors abondamment financé par la Fondation, dont le poids est encore aujourd’hui éminemment important dans la détermination de la politique étrangère américaine. Butler prend à son tour la tête de la Fondation Carnegie et la dirigera jusqu’en 1946, avant de laisser place aux frères Dulles. John Foster Dulles (président du Conseil national des Eglises et ambassadeur aux Nations unies, futur secrétaire d’État) prend les rênes de la Fondation Carnegie, alors que son frère Allen (ancien responsable de l’OSS et futur directeur de la CIA) devient président du CFR. Les deux frères sont solidement soutenus par la Fondation Rockefeller. John Foster Dulles en deviendra d’ailleurs le président en 1948 et sera élu « homme de l’année » par le Time Magazine en 1954.

De 1950 à 1971, la Fondation est présidée par Joseph E. Johnson, ancien directeur du Secrétariat à la Défense pour les affaires de sécurité internationale. Le relais sera assuré par Thomas L. Hugues (1971-1991) et Morton I. Abramowitz (1991-1997), tout deux anciens directeurs du renseignement au département d’État). Abramowitz nomme Robert Carswell (ancien agent de Bureau de renseignement de la Navy et principal négociateur lors de la crise des otages en Iran en 1979-1981) comme directeur. La Fondation achète la revue Foreign Policy créée par Samuel Huntington et s’établit à Washington. L’Arms Control Association et le German Marshall Fund of the United States financé par la République fédérale d’Allemagne voient le jour sous l’égide de la Fondation Carnegie en 1971 et 1972.

En 1993, la Fondation Carnegie ouvre des bureaux à Moscou et conseille Boris Eltsine par l’intermédiaire du Premier Ministre Yegor Gaïdar (Lire : Gorbachev, Yeltsin, and Putin : Political Leadership in Russia’s Transition, Carnegie Endowment Series, Washington, Carnegie Endowment for International Peace (September 1, 2001)), connu pour son adhésion aux privatisations à marche forcée et autres thérapies de choc et sa proximité avec l’école de Chicago.

La Fondation Carnegie met également sur pied le Groupe des 50, un conglomérat regroupant les patrons de multinationales ayant des activités en Amérique latine. Ce groupe est à l’origine du projet de Zone de libre-échange des Amériques et a notamment été animé par Moises Naim, ancien ministre vénézuélien du Commerce et de l’Industrie avant l’époque chaviste et, encore aujourd’hui, principal éditorialiste pour la revue Foreign Policy.

En 1997, la présidence de la Fondation Carnegie est briguée par Jessica T. Mathews (ancienne directrice des Affaires globales au Conseil de sécurité nationale). Sous sa présidence, William H. Donaldson (intime de la famille Bush et futur président de la Commission des opérations de Bourse-SEC, l’organisme fédéral américain de réglementation et de contrôler des marchés financiers) est nommé directeur. Le duo Mathews-Donaldson s’emploiera à mener la même politique d’influence auprès de Pékin que celle mise en place à Moscou par Abramowitz en 1993. A cet effet des ponts sont jetés entre la Fondation Carnegie et l’Institut d’études stratégiques de l’Ecole du Parti à Pékin et l’Académie des sciences sociales de Shanghaï, alors qu’une antenne de la Fondation est créée au sein de l’université pékinoise de Tsinghua. Par ailleurs, c’est sous le mandant Mathews que sont ouverts les bureaux de Beyrouth (2006) et Bruxelles (2007), mais aussi celui du Kazakhstan (2011).

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La National Endowment for Democracy (NED) est le centre névralgique d’un vaste réseau d’organisations chargés de défendre les intérêts US.

En 25 années d’existence, elle aura participé à la structuration et aux financements des principaux syndicats non-communistes. En France, Irving Brown, dirigeant du Centre américain pour la solidarité des travailleurs (ACILS) de 1948 à 1989, branche syndicale de la NED à partir de 1983, se targuera à la fin de sa vie d’avoir allègrement manipulé le syndicat français Force ouvrière (FO). FO est encore aujourd’hui considéré comme un syndicat jaune et patronal par beaucoup de mineurs lorrains mis en retraite forcée au début des années 2000. Brown n’en dit pas moins quant au syndicat étudiant UNI, où ont notamment milité MM. Sarkozy et Fillon. En outre, il arbore avec fierté ses rapports très personnels avec MM. Cambadélis et Jospin, dirigeants socialistes d’extraction trotskiste. Installé au 10 rue la Paix à Paris, Irving Brown se charge du financement de la lutte contre les communistes grecs ou encore celle contre Salvador Allende au Chili. Au cours de la guerre d’Algérie, il a pour projet de faire passer l’Algérie sous contrôle américain. En 1984, il organise les manifestations mondiales contre la tournée de M. Gorbatchev et contribue ainsi à casser le regain de vigueur de l’Union soviétique. En 1985, il déclare que l’Union soviétique ne tardera pas à s’effondrer. En 1988, Ronald Reagan le décore de la médaille présidentielle de la Liberté.

La Fondation Carnegie fait partie de ces centaines d’organisations servant d’outil opérationnel à la NED. Parmi ces organisations, on compte notamment Transparency international (TI), créée par Peter Eigen en 1993, juriste allemand ayant travaillé 25 ans à la Banque mondiale puis consultant à la Fondation Ford et enfin expert à la Fondation Carnegie. Les dirigeants historiques de TI sont notamment l’officier de renseignement militaire US Micheal J. Hershman, ancien administrateur du CIPE puis responsable du recrutement au FBI et administrateur de l’agence de renseignement privée Fairfax Group, ancien n°2 de l’USAID et dirigeant de l’unité anti-terroriste de la Chambre de Commerce des États-unis, et Frank Vogt, ancien de la Banque mondiale et proche de Paul Wolfowitz. Ce dernier a laissé son nom à la doctrine éponyme donnant aux États-unis le rôle de « gendarme du monde ». Wolfowitz est à l’origine de la rédaction du Defense Policy Guidance, document classifié dont des extraits révélés par le New York Times et le Washington Post ont montré qu’il était une théorisation de la suprématie US au sortir de la première Guerre du Golfe. TI a depuis quelques années le gouvernement hongrois dans son viseur. En 2008, TI avait dénoncé la corruption de la compagnie pétrolière publique du Venezuela, sur la base d’informations s’étant par la suite révélées falsifiées. A cette époque, le correspondant du CIPE au Venezuela n’était autre que Pedro Carmona, auteur du putsch contre Hugo Chavez en 2002. TI est financée par BP-Amoco, Exxon, Rio Tinto et Shell.

L’Open Society de George Soros fait aussi partie de ces organisations. Heather Grabbe, l’une des deux rédacteurs de l’article condamnant la Hongrie et la Pologne, est la directrice de la branche européenne de l’Open Society.

Lire l’intégralité de l’article sur visegradpost.com

Voir aussi, sur E&R :

 

La guerre du mondialisme contre les nations, chez Kontre Kulture :

 

Sur l’ingérence « américaine » dans la politique européenne, voir aussi :

 






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