La DARES vient de publier des chiffres (insuffisants) sur les syndiqués en France. On y apprend que le taux de syndicalisation dans le secteur public est deux fois et demi plus important que dans le privé. On y apprend aussi que près de la moitié des syndiqués appartient aux secteurs de l’enseignement, du social et de la santé.
Les chiffres insuffisants de la DARES
On a beau demander, comme dans toute démocratie qui se respecte, des données publiques de qualité (c’est-à-dire complètes, accessibles et réutilisables), les fonctionnaires de la DARES opposent une farouche résistance aux principes du droit. Ils continuent à garder pour eux l’essentiel des données qu’ils collectent au titre des obligations de service public.
Le lecteur devra donc se contenter, pour comprendre les statistiques de la DARES, des extractions choisies par les DARES, sans accès aux données brutes. Par exemple, le nombre total de syndiqués n’est disponible (et cité en bas de page une seule fois dans l’étude) et certainement pas fourni par la DARES sous format Excel. On devra donc se satisfaire de l’interprétation de la réalité imposée par la DARES, sans accès aux données d’origine.
Il est quand même temps que la paresse ou l’obstruction des fonctionnaires face à la démocratie cesse !
Moins de 3 millions de syndiqués en France
Au total, les syndicats en France compteraient 2 995 000 adhérents. Ce chiffre inclut environ 400 000 retraités. La France compterait donc 2 600 000 salariés en activité adhérents d’un organisation syndicale, plus un certain nombre d’adhérents à des syndicats autonomes.
Rappelons que l’addition des salariés du secteur privé (16 millions), des fonctionnaires (5 millions) et des demandeurs d’emploi (3 millions) place le taux de syndicalisation moyen à moins de 11 %.
Un taux de syndicalisation élevé pour les fonctionnaires d’État
L’intérêt des statistiques de la DARES est de montrer les différences de taux de syndicalisation par statut. Ce sont les personnels les moins précaires qui se syndiquent le plus ! Ce phénomène explique largement les raisons pour lesquelles les « insiders » ont plus de facilité à imposer les normes qui les servent, et les « outsiders » tant de mal à obtenir des améliorations de leur condition.
Le graphique ci-dessus montre que le taux de syndicalisation moyen dans la fonction publique est de près de 20 %, alors qu’il n’est que de 8,7 % dans le secteur privé. Il atteint presque les 25 % dans la fonction publique d’État, avec des taux important dans l’éducation, la police et les impôts.