Il y a quelques mois, la presse internationale avait accusé la Serbie de tourner le dos à l’Union européenne, car cette dernière avait osé accueillir le Président russe Vladimir Poutine.
Depuis, beaucoup d’événements se sont déroulés, notamment l’abandon du projet South Stream comme il était prévu auparavant, à cause de l’acharnement des « européens » et des États-Unis d’infliger des sanctions à la Russie et de baisser le cours du pétrole pour des raisons politiques. Or, depuis la fin de l’année 2014, la main tentaculaire de Bruxelles s’étend de plus en plus sur la Serbie.
Une harmonisation, toujours plus forte et rapide avec les normes de l’UE.
L’actuel Premier ministre Aleksandar Vucic, auparavant nationaliste, vient de recruter comme consultant Tony Blair. Ce dernier va permettre une harmonisation des normes de la Serbie vers l’Union Européenne et les États-Unis, via les Émirats Arabes Unis qui vont payer les frais de consultants. Le cabinet Tony Blair Associates (TBA) entretient des liens étroits avec cette monarchie du Golfe. TBA aidera le gouvernement serbe dans la mise en place des réformes d’austérités dans les secteurs dits prioritaires. Il est notamment là pour la mise en place des réformes qui aideront la Serbie à entrer dans l’UE – à savoir, les actuels mesures d’austérités demandées aux grecs.
Le choix de Vucic est triste, notamment quand on sait ce qu’il pense de l’ancien Premier ministre anglais qu’il qualifiait d’ « ennemi féroce » en 1996, ou encore en 2005, il le dépeignait en « petit gay anglais ». Après avoir reçu les conseils du libéral Dominique Strauss-Kahn, un autre libéral va conseiller la Serbie, afin que celle-ci s’adapte aux standards européens, demandés par l’Union Européenne, ou plus exactement l’Allemagne. Ainsi, pour le professeur de géopolitique Viseslav Simic, « la seule et logique conclusion possible est que le gouvernement est devenu un gouvernement de marionnettes ». Le consultant politique John Bosnic ajoute, que c’est « la dernière étape pour discréditer Aleksandar Vucic avant qu’il soit remplacé par une nouvelle marionnette ».
Aleksandar Vucic s’est également entretenu récemment avec son homologue américain, le Vice-Présent Joe Biden, sur la livraison de gaz américain en Serbie, afin d’empêcher le plus possible l’arrivée de gaz russe. Après avoir détruit la Yougoslavie, les États-Unis veulent avoir une influence dans la majorité des pays de la région, et il est vrai que l’américanophilie n’atteint pas de grands scores en Serbie, contrairement à l’Albanie, la province du Kosovo-et-Métochie, ou encore une partie de la Bosnie-Herzégovine. L’américanophilie peut se comprendre pour ces derniers, car ces pays doivent beaucoup aux États-Unis.