La libération inattendue de Vojislav Šešelj des geôles du TPIY (Tribunal Pénal International pour l’ex-Yougoslavie) et son retour temporaire dans sa mère patrie ont eu plusieurs conséquences en Serbie, à la fois politiques, économiques et culturelles.
Le gouvernement actuel en place à Belgrade, coalition hétéroclite socialo-nationaliste (SPS-SNS), mais très favorable à une intégration euro-atlantique, a pris peur et commencé à étouffer dans les médias officiels les informations concernant la libération de Šešelj. Au même moment la population se demandait, dans les premières heures de son arrivée, quel piège, de la part de la communauté dite « internationale », se cachait derrière cette libération soudaine.
Pourtant les forces du parti radical Serbe semblent bien faibles, faites de vieux nationalistes sans réels cadres et de nostalgiques de la Grande Serbie. Le retour de Šešelj ne semble créer de secousse politique telle que l’échiquier politique serbe s’en retrouve remodelé profondément. En fait, nous devons aller chercher sur d’autres terrains, autrement plus concrets, les réelles questions de fond posées par la livraison de Šešelj à Belgrade.
Vers une refondation des forces patriotiques sur une ligne pro-russe et anti-UE ?
La livraison de Šešelj a tout d’abord créé une secousse parmi les forces souverainistes, jusque là assoupies et bien en mal de contrer les actions du pouvoir en place. Dès le lendemain de son arrivée à Belgrade, les forces souverainistes ont commencé à entamer des négociations en vue de la création d’un bloc patriotique ; déjà le surlendemain, un rapprochement officiel entre le DSS, parti de centre-droit du très gaulliste Vojislav Koštunica et le mouvement « Dveri Srpske », coalition de groupes nationalistes autour de l’Eglise orthodoxe serbe, s’est effectué afin de tendre vers une sorte de « Bloc national ».