Se passer d’argent liquide ? Le vieux rêve totalitaire serait en passe de devenir réalité. Avec la complicité des inconscients qui, un peu partout dans le monde, mais surtout en Europe, trouvent qu’il serait plus simple de tout régler virtuellement. C’est ce qu’affirme notamment une enquête que l’IFOP vient de mener pour la banque néerlandaise ING – laquelle, étant totalement en ligne, n’a effectivement que faire des espèces. Une modalité à supprimer donc, pour mieux contrôler la société…
Cela tombe bien, selon les résultats de cette enquête, un Européen sur cinq affirme ne quasiment plus se servir de monnaie papier (ou métal), pour privilégier le virtuel, qui correspond surtout, à l’heure actuelle, à l’utilisation d’une carte bancaire, à un virement, ou à un paiement en ligne.
Mieux encore, plus d’un Européen sur trois préférerait se passer désormais de liquidité. Les plus réticents à l’abandon du paiement en espèces sont les personnes de plus de 65 ans. Autrement dit, ceux qui sont appelés à disparaître, normalement, les premiers et dont, en tout état de cause, on ne tient plus trop compte dans une société qui a adopté le changement quotidien comme mode de vie.
Supprimer l’argent liquide
Donc, selon les rédacteurs de cette enquête, une « société sans liquidités n’est pas seulement possible, mais elle pourrait être acceptée par au moins une partie de la population dans beaucoup de pays européens ».
Il y a évidemment des réfractaires. Les Allemands, notamment, sont, depuis toujours, de grands consommateurs de liquidités. Ou les commerçants qui, dans beaucoup de pays, craignent que la disparition du « cash » n’inquiète certaines catégories de clients…
L’idée pourrait, de ce fait, connaître des aménagements. Notamment parce que, toujours selon cette étude, 88 % des Européens déclarent choisir généralement le paiement en espèces pour les achats inférieurs à dix euros. Autre situation, quand 67 % des Européens affirment utiliser systématiquement des billets (ou des pièces) pour des achats tels que leur repas du midi, ou un café. La moitié encore d’entre eux reconnaît payer en liquide leur taxi ou, plus généralement, leur ticket de transport.
Mais ces exceptions, quoique notables, ne semblent pas devoir enrayer un mouvement largement soutenu par l’idéologie au pouvoir, et dont bon nombre de gouvernants ne cesse de faire la promotion, sous les motifs les plus divers. En France, par exemple, on évoquait cette mesure en 2015 pour lutter contre le terrorisme. Tant pis pour le motif, et son ridicule souligné par l’actualité. L’idée fait son bonhomme de chemin