Le cheikh Nabil Kawak, membre du conseil central du Hezbollah, a déclaré que « si les dirigeants de l’ennemi israélien savaient ce que la résistance (Hezbollah) a préparé pour le gaz stratégique et les installations militaires israéliens, ils ne dormiraient pas la nuit ». (...)
Selon lui, Israël craint désormais « la puissance du Hezbollah » et cherche l’aide des États-Unis (...) dans les négociations visant à parvenir à un accord rapide avec le Liban pour délimiter leur frontière maritime et lever les obstacles à la prospection d’hydrocarbures. (i24news)
Au moment où les vannes des gazoducs russes se ferment partiellement pour l’Europe, une autre guerre du gaz démarre entre Israël et le Hezbollah. Cette ressource énergétique est en train de remplacer le pétrole dans la géopolitique. Les Israéliens comptent bien, grâce aux gisements offshore mal délimités, dont les Libanais assurent qu’ils leur appartiennent, profiter du conflit ukrainien pour faire des affaires avec les Européens de l’Ouest, Allemagne et France en tête.
Moins de douches, moins de bière, et moins de crémations
Le cas allemand est grave : le miracle économique de l’après-guerre s’est construit sur les achats d’énergies fossiles bon marché. Aujourd’hui, le miracle est terminé et la récession pointe. Les autorités essayent de faire prendre conscience de ce changement à la population en lui demandant de moins chauffer cet hiver et de ne pas dépasser « trois minutes sous la douche ».
Plusieurs secteurs seront touchés, même les plus insolites. Ainsi, l’économie de la bière s’inquiète de l’absence de gaz russe alors que le gazoduc Nord Stream 1 ne fournit plus, désormais, que 20 % de sa capacité. Or, lors du premier stade nécessaire à sa fabrication (le maltage), la bière nécessite 750 à 1 000 kWh de gaz par tonne de grains. Sans compter le gaz nécessaire à la fabrication des bouteilles.
Autre secteur étonnamment touché par la baisse d’approvisionnement du gaz russe : la crémation des personnes décédées. La crémation est très populaire en Allemagne, surtout dans l’Est. Les crématoriums tentent déjà de s’adapter.
À long terme, la solution passera par une conversion à l’électrique et donc la multiplication des énergies renouvelables peu en vogue en Allemagne. Mais à court terme, les crématoriums s’adaptent déjà en baissant la température des fours de 850 °C à 750 °C. Soit une économie de 10 % à 20 % de gaz.
Autre solution, concentrer les crémations afin de ne pas avoir à éteindre un four chaud qui consomme, de fait, moins de gaz. Selon Reuters, cela pourrait permettre de faire baisser la consommation de gaz des crématoriums concernés de 80 %. (L’Indépendant)
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« Lorsque l’Allemagne tousse, c’est toute l’Europe qui s’enrhume »
Ce n’est plus le double choc pétrolier des années 70, mais le choc gazier de 2022. Les Américains, dont l’extraction du gaz de schiste coûter cher, ont besoin d’un gaz cher pour rentabiliser leurs exploitations. Cela arrange les Russes, qui voient leurs marges exploser depuis le déclenchement du conflit (28 milliards de bénéfices au bout de deux mois de guerre pour Gazprom), malgré les sanctions européennes, qui ne font mal qu’aux Européens. Mais pour importer ce gaz de schiste US, les Européens ont besoin de construire des terminaux méthaniers où la « mélasse » est regazéifiée, ce qui va plomber encore plus leurs économies.
Pourtant, les livraisons de gaz russe à l’Allemagne ont repris via Nord Stream 1 (le chantier de Nord Stream 2 a été définitivement arrêté par l’Allemagne sous la pression américaine) depuis la fameuse réparation de la turbine, qui a eu lieu au Canada (qui a aussi du gaz de schiste à vendre, et qui ne s’est pas pressé pour réparer). Mais les volumes livrés à l’Allemagne par Gazprom ont baissé de 80 % en quelques semaines. C’est le moyen par lequel, sans le dire, Poutine tient l’Allemagne.
De l’autre côté, les grands industriels peuvent tout perdre : la chimie, la sidérurgie et l’agroalimentaire, ces trois secteurs de pointe sont en réalité des colosses aux pieds d’argile, comme on disait avant de l’URSS. L’Allemagne croyait tenir la Russie par les sanctions, par la menace économique, c’est l’inverse qui se produit. De plus, les Allemands, en bons capitalistes, ont troqué l’option nucléaire (civile) pour l’option hydrocarbures, et s’en mordent les doigts aujourd’hui : ils devront choisir la dépendance à la Russie ou à l’Amérique pour ce qui concerne l’énergie. Et réactiver, en bons écologistes, leurs centrales à charbon. Comme quoi, la décarbonisation...
Politiquement, selon la presse mainstream allemande, les manifestations populaires qui exigent l’arrêt des sanctions contre la Russie, dont seul le peuple souffre, sont le fait des antivax et des antidémocrates, notamment dans l’ex-Allemagne de l’Est. En réalité, la puissance économique allemande était ou est fondée sur deux postulats : un gaz russe à bas prix, plus un marché chinois ouvert et en croissance.
Le fossile et la marteau qui dirigent la politique américaine. Ils sont à ce point incompétents qu'ils viennent de souder un peu plus la Russie et la Chine ensemble. Pourtant Kissinger le répète depuis 50 ans. Si ennemi =Moscou USA ont besoin de Pékin. Si ennemi = Pékin... 1/7 pic.twitter.com/439mfDGPk3
— Edouard Husson (@edouardhusson) August 2, 2022
Les provocations de Pelosi (US) à Taïwan, les provacations de l'OTAN (US) au Kosovo sont des moyens désespérés des US, de contrer leur probable faillite à venir.... Ecoutez-bien.... pic.twitter.com/tybCAM4XLu
— . Or-well (@GillesWell) August 1, 2022
Or, le réchauffement des relations russo-chinoises place l’Allemagne, prisonnière de l’OTAN, dans une situation doublement difficile. Pour l’instant, la Chine n’est pas encore dans le viseur du bras armé de l’Empire, mais elle pourrait réagir à des pressions occidentales à propos de Taïwan en fermant son marché intérieur. Et là, c’est l’industrie automobile allemande, qui y fait un tiers de ses ventes, qui pourrait souffrir. L’Allemagne, à elle seule, représente un tiers des emplois productifs directs dans ce secteur en Europe, soit un million d’ouvriers, et quatre fois plus en emplois indirects.
Le pire, c’est elle. https://t.co/fE584r8SFD
— Alexis Poulin (@Poulin2012) August 1, 2022
La politique allemande de sanctions imposée par le trio de dirigeants européens corrompus Leyen-Scholz-Michel est donc suicidaire à terme pour l’économie, et pour le peuple allemand. Si on parle en permanence de révolution sociale chez nous, elle risque d’avoir lieu de l’autre côté du Rhin, si le gouvernement persiste à obéir aux diktats de Bruxelles, c’est-à-dire de Washington.
Et la France, dans tout ça ?
La pénurie énergétique pointe, et elle a le visage d’Emmanuelle Wargon, qui vient d’être nommée à la tête de la Commission de régulation de l’énergie, comprendre « des coupures d’électricité ».
Pire : nous payerons, paradoxe français (malgré notre parc nucléaire), l’électricité deux fois plus cher que nos voisins européens, car nous allons devoir en importer cet hiver. C’est ça, la politique du flux tendu, en matière énergétique.
L’ex ministre macroniste Emmanuelle Wargon femme du Dr Wargon recasée à la tête de la Commission de régulation de l'énergie malgré l’avis défavorable des parlementaires.
— MIKE BOROWSKI (@BOROWSKIMIKE) August 3, 2022