Netanyahou et Trump se réjouissent d’avoir fait assassiner le commandant Soleimani, la guerre contre l’Iran a donc repris de plus belle. C’est une guerre qui se joue sur tous les continents à la fois. Rappelons que l’Argentine est en première ligne, depuis 1994, date où le Mossad a décidé d’accuser par tous les moyens Téhéran d’avoir fomenté l’attentat contre le centre communautaire juif AMIA de Buenos Aires qui fit 85 morts (en majorité non-juifs). Le 7 janvier 2015 à Paris, avait lieu l’attentat contre Charlie Hebdo, suivi, comme dans une chorégraphie parfaite, de l’attaque à l’Hyper Cacher, qui permit à Netanyahou de venir parader à Paris au milieu de 150 chefs d’État (et le 15 mars son parti le Likoud remportait haut la main les élections en Israël) ; le 18 janvier, à Buenos Aires, un autre « attentat antisémite » faisait la une.
De nombreux indices permettent d’affirmer qu’il y a eu une coordination made in Israel entre les mélodrames débouchant sur le show de Paris et celui de Buenos Aires, où la foule docile brandissait des écriteaux « Soy Nisman ». La synchronisation semblait sans failles, tout devait accuser la présidente argentine d’avoir fomenté l’assassinat du procureur Nisman, et de complicité active avec l’Iran, « État terroriste », qui haussait les épaules. L’Iran a depuis reconstitué un front de la résistance avec la Chine, la Syrie, la Russie et la Palestine, plus une grande partie de l’Amérique latine, de l’Irak et du Yémen : on comprend que Netanyahou soit pour ainsi dire obligé d’aller encore plus loin dans le crime et dans le mensonge, et d’y enfoncer jusqu’au cou son allié Trump...
Complément indispensable de la guerre matérialisée par des massacres de gens sans défense, la guerre par la propagande, déguisée en divertissement : pour le cinquième anniversaire du suicide du misérable procureur Nisman (qui était directement aux ordres de la CIA), Netflix sort ces jours-ci une série supposément « documentaire » qui s’assied de tout son pouvoir de séduction globalisée sur la réalité avérée des faits pour réasséner au monde entier le mantra insoutenable : IRAN DID IT, donc DELENDA EST PERSIA.
Mais aujourd’hui, la présidente Cristina Fernandez, dont le procureur Nisman voulait ouvertement provoquer la destitution infamante, a de nouveau été élue triomphalement à la tête de l’Argentine (au poste de vice-présidente). Et nous continuerons à dénoncer les manigances criminelles du « Satan trismégiste » Royaume-Uni, Israël, USA pour détruire tant l’Argentine que l’Iran.
À lire ou à relire, ce qu’on pouvait très précisément affirmer dès février 2015 :
Le site Debka vient de sortir un document qui raconte concrètement comment l’État iranien aurait fait assassiner le procureur Nisman, avec étapes bien détaillées, localisation précise de celles-ci, noms et prénoms à l’appui. Un superbe roman, qui ne peut qu’avoir été inspiré par un modèle bien réel, et à lire avec admiration ici.
Un modèle pourrait nous être fourni par le scénario bien connu de l’attentat de Dubaï, le 20 janvier 2015, où 11 agents du Mossad combinèrent minutieusement les opérations complexes débouchant sur la mort du dirigeant du Hamas Mahmoud Al-Mabbouh.
Mais on peut aussi penser que le récit est tout simplement décalqué sur ce qui a été réellement planifié puis exécuté par le Mossad, en utilisant un soi-disant agent iranien ; le scénario reflète une longue expérience en la matière, chapeau !
Ne pas oublier qu’Israël avait tout intérêt à faire disparaître Nisman juste à ce moment, parce que celui-ci s’égosillait depuis plus de dix ans sur le thème « j’ai les preuves », mais dès qu’il avait laissé examiner son plus volumineux dossier, concernant le diplomate iranien Soleimanpour, Les tribunaux britanniques l’avaient déclaré parfaitement creux et avaient refusé de procéder à l’extradition du suspect. Jamais Nisman n’avait osé laisser voir à quiconque le contenu de ses autres dossiers, tout se limitait au bluff, correctement relayé et amplifié par la presse israélienne mondiale.
L’assassinat de Mahmoud Al Mambbouh avait déclenché un véritable Dubaïgate en Israël même.
Nous attendons maintenant sereinement l’explosion du Nismangate qui ne saurait tarder, car les organes anti-Netanyahou juifs argentins et argentino-israéliens sont aguerris et nombreux ; une frange résistante solide et bien réelle qui n’a rien à voir avec les naïfs et sanglotants « je suis nisman » qui sont descendus bêler, comme les moutons de Paris, dans les rues de Buenos Aires. C’est le journaliste argentino-israélien Meir Margalit qui le premier, dans Haaretz, a crié au complot d’extrême droite israélien pour renverser la présidente argentine, voir ici.
Le plan israélien était très simple : synchroniser l’opération Nisman avec l’opération « je suis charlie » pour forcer la main aux États-Unis et à la Grande Bretagne en vue d’une offensive finale pour briser définitivement l’Argentine, au moyen d’un putsch coloré, d’un printemps argentin sous faux drapeau.
Mais un homme a d’ores et déjà brisé le plan israélien : le ministre des Affaires étrangères Hector Timerman, dans une lettre à ses homologues israélien et américain, les priant de façon tout à fait impolie d’arrêter d’utiliser l’Argentine comme terrain de wargames délocalisé, et de déstabiliser des États démocratiques pour mettre le grappin dessus. Dans sa lettre, se glisse un missile tout à fait précis : le rappel de l’attentat contre l’ambassade israélienne de Buenos Aires en 1992 (22 morts), véritable maquette de celui qui fit suite, contre l’AMIA, en 1994 (85 morts) ; même falsification de la scène du crime, même corruption d’enquêteurs, même technologie, même timing, mêmes acteurs, mêmes usages de propagande, même obsession : accuser l’Iran. Sauf que... ISRAEL N’A PAS PORTE PLAINTE pour cet attentat, parce que le maquillage des faits était par trop rudimentaire et voyant ! Et l’affaire a été enterrée après enlisement dans de vagues impasses, par la cour suprême argentine, en 2009.
Hector Timerman a très exactement pointé ce qu’Israël veut éviter à tout prix : une reprise de l’enquête sur les deux attentats, qui ne saurait déboucher que sur une conclusion : il y a bien eu terrorisme d’État, mais ce n’était pas l’Iran. Au moment où se multiplient les révélations et déclassifications sur les complicités israéliennes dans la planification, exécution et utilisation des attentats du 11 Septembre, le réexamen des préliminaires argentins peut être fatal pour Israël. On comprend, dès lors, pourquoi Hector Timerman exige que l’affaire AMIA fasse partie des sujets intervenant dans les négociations des 5+1 avec l’Iran sur la question nucléaire. Le même Timerman est à juste titre honni par Israël et ses relais.
Rappelons les grands objectifs d’un putsch conjoint Israel-USA-Grande-Bretagne.
Le plan d’invasion de la Patagonie est ancien et bien avancé, par l’acquisition « pour investissement » d’immenses propriétés en Patagonie, par des multinationales et diverses firmes, ou des prête-noms pour des étrangers non résidents, ou encore à titre de remboursement de dettes contre territoires. Il a même eu, dans les années 1960, un plan de déportation de Palestiniens là-bas, comme travailleurs agricoles, dans des latifundia israéliens !
Le remplacement du gouvernement élu par un gouvernement aux ordres. D’où l’importance de l’affaire Nisman, dans le cadre d’une bien réelle crise économique, touchant les couches populaires.
Rappelons les grandes manœuvres de la présidente Cristina Kirchner :
Réformes des lois sur la presse, pour favoriser l’émergence d’une presse moins servile face aux intérêts USraéliens.
Résistance au chantage financier des « Fonds Vautour », dirigés par Paul Singer, grand propagandiste de Nisman.
Alliances avec les pays latino-américains sur une base « chaviste »
Soutien au mouvement populaire nationaliste de reprise de possession des îles Malouines.
Voyage à Pékin en urgence pour négocier une protection militaire efficace.
En Argentine, les caricaturistes s’en donnent à cour joie. Ici, « Nisman, la capote de l’opposition », censée libérer celle-ci de tout souci dans la conquête par la séduction.