Les autorités ont annoncé un nouveau bilan de 9 morts et 440 malades et jugent que la lutte contre la propagation du virus est à un « stade critique ». À quelques heures d’une réunion de l’OMS à Genève qui pourrait sonner l’alarme internationale, Pékin, critiqué, tente de jouer la transparence.
« Les nouvelles ne sont pas bonnes, mais nous ne vous cachons rien ». Tel est en substance le message distillé par les autorités chinoises mercredi matin, lors d’une rare conférence de presse à Pékin, faisant état de trois nouvelles victimes ayant succombé au mystérieux virus originaire de la ville de Wuhan. « Ce virus pourrait muter et se propager. Il faut être hautement vigilant » a déclaré Li Bin, le vice-ministre de la commission nationale de la Santé, ce 25 janvier, rompant avec le discours rassurant de la semaine passée.
La deuxième économie mondiale est en état d’alerte à l’orée des célébrations du nouvel an lunaire, ce 25 janvier qui voit de centaines des millions de chinois voyager pour rejoindre leur ville natale, où l’étranger. La plus grande migration humaine de la planète « augmente objectivement le risque de propagation du virus, et les difficultés de prévention et de contrôle » a reconnu ce haut officiel. Avec la crainte que l’épidémie de pneumonie originaire de la capitale de la province centrale du Hubei ne se répande à travers tout le pays, et l’Asie, à l’occasion de cet immense chassé-croisé à bord de trains et d’avions bondés. Un premier cas a été détecté aux États-Unis, à Seattle. « Je m’inquiète de cette période de vacances, qui va favoriser la diffusion du virus dans les transports » confirme Alissa, 30 ans, à Pékin, masque blanc sur le visage, et qui s’apprête à rejoindre sa famille dans son Sichuan natal.
Opération « transparence »
Cette première conférence de presse convoquée par le pouvoir central depuis le début de la crise sonne comme une opération « transparence », quelques heures avant une réunion cruciale de l’OMS à Genève mercredi, qui examinera l’opportunité de déclarer « une urgence de santé publique de portée internationale » (USPPI). Une telle décision réservée aux épidémies les plus graves comme Ebola, menace Pékin de lourdes répercussions économiques, et d’entamer sa crédibilité politique. Elle survient alors que des critiques internes et extérieures ont dénoncé le manque d’information divulguées par les autorités, avec en mémoire la crise du SRAS, qui avait fait plus de 700 victimes en 2002/2003. Lundi, le président Xi Jinping est sorti de son silence pour « mobiliser toutes les forces », et placer « la vie et la santé du public au sommet des priorités ».
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