Une nouvelle étude rend compte des difficultés d’accès à l’emploi des candidats issus de l’immigration nord-africaine. Ces jeunes mettent plus de temps à décrocher un travail stable et restent surreprésentés aux postes les plus précaires.
Il existe bien une « pénalité maghrébine » dans l’accès à l’emploi. Une nouvelle étude du Centre d’études et de recherches sur les qualifications (Céreq), consacrée aux débuts de carrière des jeunes issus de l’immigration nord-africaine, confirme les conclusions de plusieurs précédentes enquêtes : à l’heure de trouver un premier emploi, le chemin est beaucoup plus long et tortueux pour les candidats dont les deux parents sont nés étrangers en Tunisie, au Maroc ou en Algérie, que pour tous les autres.
L’analyse s’appuie sur les données de l’enquête Génération 2004, une cohorte de Français sortis de formation cette année-là, puis suivis pendant sept ans. Or les jeunes d’origine maghrébine sont défavorisés à chaque étape de leur parcours, non seulement par rapport aux Français d’origine française, mais aussi vis-à-vis des jeunes issus de l’immigration d’Europe du Sud, Portugais en tête.
Quand ces derniers passent en moyenne sept mois au chômage dans les sept premières années de leur vie active, le chiffre grimpe à 27 mois pour les enfants d’immigrés nord-africains. Les délais d’obtention d’un contrat stable sont également beaucoup plus longs et ils connaissent plus de « séquences d’emploi », autrement dit une alternance entre travail et chômage, signe d’un enchaînement de contrats précaires.