L’effervescence gagne de nouveau la Tunisie. Cinq ans après sa révolution ayant chassé Ben Ali, le pays peine à relever la tête. L’économie en berne, les touristes qui font défaut depuis les attentats meurtriers commis par des djihadistes, il est aujourd’hui livré à des violences dans plusieurs villes du sud mais aussi du nord.
Les autorités ont décrété vendredi un couvre-feu nocturne dans tout le pays.
« Au vu des atteintes contre les propriétés publiques et privées et de ce que la poursuite de ces actes représente comme danger pour la sécurité de la patrie et des citoyens, il a été décidé de proclamer à partir d’aujourd’hui (vendredi) un couvre-feu sur tout le sol tunisien de 20 heures à 5 heures », a indiqué dans la matinée le ministère de l’Intérieur dans un communiqué. Ce, alors que le Premier ministre Habib Essid assure vendredi à l’issue d’un déjeuner avec François Hollande à l’Élysée, que « la situation se calme » et qu’elle est « actuellement maîtrisée ». Le Premier ministre tunisien qui a décidé d’écourter sa tournée en Europe afin de regagner son pays, a relevé toutefois, « nous n’avons pas de baguette magique, on ne peut pas résoudre tous les problèmes d’emploi en une seule fois ».
Depuis le début de la semaine un mouvement de contestation sociale, parti de la région défavorisée de Kasserine, dans le centre, pour se propager à d’autres départements (wilayas) du pays. Kasserine, ville emblématique de cette révolte, s’est à nouveau embrasée dans la nuit malgré les renforts de forces de l’ordre. Les manifestations pour l’emploi et le logement ont connu des violences faisant plusieurs blessés. Un policier y a trouvé la mort dans la nuit de mercredi à jeudi.