Le cousin de Mabrouk Soltani, un jeune berger âgé de 16 ans assassiné le 13 novembre 2015 par les membres de l’État islamique, témoigne sur la réalité d’une Tunisie oubliée. Crucifiée entre misère matérielle, absence de l’État, et menace jihadiste. C’est pourquoi autant de jeunes Tunisiens partent en Syrie (3000 à ce jour), quand d’autres en sont les victimes directes, comme Mabrouk. Mais tous y perdent.
« On mange de l’herbe, ma maman cuisine pour nous de l’herbe. Même l’eau on la ramène de la montagne. Avec ces terroristes, où vais-je boire ? Je mourrai de soif, de faim, ou du terrorisme. »
Quand le présentateur de Nessma TV demande si chez lui il y a des « institutions étatiques, des dispensaires, ou une école », la réponse du jeune homme tombe :
« J’ai 20 ans, jamais vu un représentant de l’État au village... On n’a même pas de route. Une piqûre de scorpion et c’est la mort assurée. »