Églises brûlées, fête nationale « annulée » : au Canada, la colère gronde tandis que d’autres corps d’enfants autochtones non identifiés sont retrouvés. Pour Serge Otsi Simon, grand chef de la communauté de Kanesatake, les traumatismes engendrés par les pensionnats expliquent bien des problèmes sociaux que vivent aujourd’hui les Autochtones.
Au pays de l’érable, pourtant réputé pour sa grande tolérance, ils sont actuellement plusieurs à demander l’apostasie à l’Église catholique. La cause ? Les découvertes de corps d’enfants autochtones non identifiés sur les sites d’anciens pensionnats, alors que les recherches ne font que commencer.
Consacrés à l’assimilation des Autochtones à la culture européenne, un grand nombre de ces établissements étaient administrés par les institutions chrétiennes, et en particulier par l’Église catholique.
Une troisième découverte à glacer le sang
Après les macabres découvertes de Kamloops en Colombie-Britannique, et de Marieval en Saskatchewan, voilà qu’un troisième endroit contenant des dépouilles d’enfants autochtones vient d’être identifié. Il s’agit du site de l’ancien pensionnat Saint-Eugène situé tout près de la petite ville de Cranbrook, en Colombie-Britannique : 182 corps y ont été recensés.
« Appelons les choses par leur nom : il s’agit d’une tuerie de masse de gens des Premières Nations », s’est insurgé le chef Louie de la nation touchée, la communauté Aq’am du peuple Ktunaxa.
Grand chef de la communauté de Kanesatake enclavée dans la municipalité d’Oka, au Québec, Serge Otsi Simon n’est aucunement surpris par ces découvertes. Selon les chiffres d’Ottawa, durant les XIXe et XXe siècles, au moins 150 000 jeunes issus des Premières Nations ont été placés dans des établissements de type scolaire contre la volonté de leurs familles. Le fait que certains d’entre eux ne revenaient jamais à la maison était un « secret de polichinelle » dans les communautés amérindiennes, explique au micro de Sputnik le grand chef Simon :
« Le choc rouvre la plaie. Ça fait des générations qu’on savait que des enfants étaient enterrés sur le site des écoles résidentielles. C’est un sujet très sensible pour les survivants des pensionnats. […] Ce qu’il est important de comprendre, c’est que plusieurs problèmes sociaux peuvent avoir été engendrés par ces établissements. Par exemple, on s’aperçoit que les personnes qui commettent des abus sexuels ont souvent été elles-mêmes agressées dans les pensionnats. C’est une chaîne. La question du suicide et de l’alcool s’y rattache aussi », constate Serge Otsi Simon.
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Demonstrators toppled statues of Queen Victoria and Queen Elizabeth in Winnipeg this afternoon during rallies honouring the children discovered in unmarked graves on the sites of former residential schools over the past month. pic.twitter.com/Zx0aqPGcOW
— APTN News (@APTNNews) July 2, 2021
(vidéo en anglais non sous-titrée)