Franchement pas mal la technique du mec pour retenir la gonzesse : il invoque le climat (à l’époque on n’en était pas encore au réchauffement oligarchique) pour lui demander expressément de rester chez lui et donc de faire des choses.
D’autres variantes sont possibles :
« ne sors pas dehors, chérie, il y a le Rassemblement national qui rôde »
ou alors (plus rusé) « fais très attention au sexisme, je viens de le voir passer »,
plus près de nous « la police annonce que des Gilets jaunes sont en ville ».
Si vraiment rien de tout cela ne marche, convoquer la ruse ultime : « reste plutôt te faire sauter ici, il y a une flambée d’antisémitisme dehors ! »
Normalement le coup des Gilets jaunes devrait suffire à forcer la bourgeoise (elle porte un vison, comme Simone à son retour à Auschwitz) à rester puis à céder.
Quant au GHB, il n’existait pas encore à l’époque (Laborit synthétisera le gamma-OH en 1961, ce psychotrope déjà présent dans le cerveau sous le nom d’acide GABA) et était « remplacé » par les boissons alcoolisées.
Pas la peine de mettre du GHB dans le verre de certaines femmes pour qu’elles se laissent attraper : deux trois coupes de champ’ suffisent (prévoir du bon sinon une migraine peut surgir qui va servir de prétexte à la fermeture du magasin). Certaines garces sont même complices et réclament de l’alcool ! Ah la la, du temps de nos pères c’était pas comme ça, les femmes savaient se tenir.
Pour les curieux de nature, la migraine post-champanisée est due au procédé qui enveloppe les bulles dans des polymères synthétiques, ce qui donne un aspect parfaitement rond aux bullettes mais à force ça peut donner la nausée. Les femmes, qui ne peuvent pas s’arrêter (ces créatures du démon manquent cruellement de volonté) tombent souvent dans le piège.
La vidéo de la chanson a le mérite de montrer toute la ruse dont l’homme doit faire preuve pour emporter la volonté de la femme. Chez les animaux, on appelle ça une parade nuptiale. Le mâle fait le kéké et la femelle est toute engourdie. Et engourdinée ensuite.
Pour en revenir au sujet de Madame Figaro (qui a dû se retrouver pas mal de fois dans la situation du clip), on apprend que de nombreuses radios US ont déprogrammé la chanson Baby, It’s Cold Outside (« Chérie, on se les gèle dehors ») qui était traditionnellement diffusée sur les antennes en période de Noël.
La raison ? Les paroles seraient une incitation au harcèlement sexuel. Effectivement, le mec dans le clip est assez insistant et il ruse en permanence (il chipe à un moment donné le chapeau de la grosse alors qu’elle pense l’avoir sur la tête) et ce salaud finit par obtenir gain de cause : la nana, pétrifiée par la peur du froid, préfère rester au chaud malgré l’immense danger incarné par l’homme (blanc).
Madame Figaro précise que c’est à cause ou grâce à la plainte de nombreux auditeurs – on parierait plutôt sur des auditrices, voire des lesbiennes camion – qu’une radio de l’Ohio a inauguré le boycott.
Pire, on voit à un moment donné la gonzesse un verre à la main, et on sait tous que l’alcool est un anesthésiant qui peut réduire considérablement la volonté farouche de résistance des femelles. Quand elle sort « qu’est-ce qu’il y a dans ce verre ? », alors qu’elle est déjà à moitié pétée, c’est qu’elle redoute que le gars y a foutu un produit chimique qui peut la transformer en salope (une femme sans vertu, c’est-à-dire sans volonté).
Donc ça existait à l’époque, du moins à Hollywood, lieu de tous les rêves mais aussi des toutes les turpitudes.