La CIA ne reprendra pas le programme d’interrogatoires poussés introduit après les attentats du 11-Septembre et assimilé à de la torture, même sur ordre du président, a assuré mercredi au Congrès Gina Haspel, choisie par Donald Trump pour diriger l’agence américaine de renseignement.
Agée de 61 ans – celle qui a passé 33 ans au sein de l’agence basée à Langley (Virginie) et deviendrait la première femme à la diriger – a créé la polémique pour avoir dirigé pendant au moins une partie de l’année 2002 une prison secrète de la CIA en Thaïlande, où les détenus suspectés d’appartenir à Al-Qaïda étaient fréquemment torturés.
« Je peux vous assurer de mon engagement personnel et sans réserve, que sous ma direction la CIA ne reprendra pas un tel programme de détention et d’interrogatoire », a-t-elle affirmé devant la commission sénatoriale du renseignement, chargée de valider sa candidature.
Ces séances incluaient des simulacres de noyade (« waterboarding »), une technique illégale selon le code militaire mais qui figurait parmi celles « autorisées par les plus hautes autorités judiciaires et aussi par le président » George W. Bush.
Elles ont été définitivement bannies par son successeur Barack Obama.
« Mon code moral est solide. Je ne permettrais pas à la CIA de poursuivre des activités que j’estimerais immorales, même si elles étaient techniquement légales », a-t-elle répondu à un sénateur qui lui demandait si elle obéirait à un ordre du président dans ce sens.
Elle a toutefois défendu ce programme, assurant qu’il avait fourni « des informations de valeur » pour empêcher d’autres attentats.
Selon John McCain, ancien prisonnier de guerre torturé au Vietnam, « son refus de reconnaître le caractère immoral de la torture la disqualifie ». Le très respecté sénateur octogénaire, qui en raison de son cancer du cerveau ne devrait pas être en mesure de voter, a appelé dans un communiqué les élus à rejeter sa nomination.
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Donald Trump s’est dit favorable à titre personnel à la torture, tout en conditionnant un éventuel changement de la loi à un avis de son ministre de la Défense, Jim Mattis, qui y est opposé.
« Je pense que la torture ne marche pas », a souligné mercredi Mme Haspel, assurant qu’elle ne soutiendrait pas un changement de législation.
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Un reportage de 2014 sur l’externalisation de la torture par la CIA :