Le Troupeau aveugle de John Brunner (publié en 1972) est le chef d’oeuvre de l’écologie-fiction. C’était pour l’époque un ouvrage d’un pessimisme terrifiant, le plus dramatique de tout ce genre littéraire quant à ses descriptions poignantes de la pollution et de la destruction de l’environnement.
1972 est également l’année de publication de L’Angoisse de l’an 2000 de Roger Heim, et de la création de la revue la Gueule Ouverte, le Journal qui annonce la fin du monde. Le titre anglais du Troupeau Aveugle, The Sheep look up, est emprunté au vers 125 du poème Lycidas de John Milton : « Les brebis affamées lèvent la tête (et ne sont point nourries) ».
Dans ce roman d’écologie-fiction, l’humanité se meurt soit de faim, soit de cancers provoqués par la pollution alimentaire et environnementale. John Brunner n’a pas vu venir, il est vrai, la pollution nucléaire généralisée et les délires des chimères génétiques : les cerises empoisonnées sur le gâteau toxique, excusons-le du peu.
Ce qu’il a très bien vu venir dans Le Troupeau aveugle, par contre, c’est le rachat de la bio, le piratage de la bio, le frelatage de la bio… Quarante années plus tard, le troupeau aveugle, en quête de mieux-être et de nutrition digne de ce nom, se précipite dans les super-marchés bios sans se douter le moins du monde de l’identité de ceux qui tirent une grande partie des ficelles.
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