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La Russie a terminé de rembourser la dette de l’Union soviétique

L’une des clefs de la souveraineté : l’indépendance financière et monétaire

Moscou a effectué le dernier paiement de la dette héritée de l’Union soviétique : 125 millions de dollars à la Bosnie-Herzégovine. Elle n’a en revanche guère profité de ses créances, effaçant une grande partie des dettes contractées auprès de l’URSS.

« La dette envers la Bosnie-Herzégovine, d’un montant de 125,2 millions de dollars, a été réglée conformément à l’accord passé entre le gouvernement de la fédération de Russie et le conseil des ministres de Bosnie-Herzégovine », a déclaré le 22 août le ministre russe des Finances, Alexeï Koudrine.

Il s’agissait du dernier remboursement des emprunts contractés par Moscou durant la période soviétique. Les dettes de la Russie envers la Yougoslavie ont été réparties entre les différentes entités nées de la dislocation de la fédération. La Russie avait déjà remboursé les parts dues à la Croatie, à la Serbie, au Monténégro, à la Slovénie et à la Macédoine entre 2011 et 2016.

 

La Russie assume seule la dette de l’URSS

Juste après la chute de l’Union soviétique, en décembre 1991, un accord était en passe d’être signé pour que la dette extérieure de l’URSS soit repartie entre tous les États anciennement soviétiques. La Russie devait en assumer la plus grande partie (61,34%), devant l’Ukraine (16,37%) et la Biélorussie (4,13%). Mais de nombreuses ex-républiques soviétiques ont finalement rejeté cet accord, le rendant ainsi caduque. La Russie a alors accepté en 1994 de prendre à sa charge la totalité de la dette (autour de 66 milliards de dollars), en échange de la propriété des biens de l’ex-Union soviétique.

Bénéficiant de l’envolée des prix du pétrole et du gaz, la Russie avait pu dès 2006 se débarrasser de la majeure partie des dettes de l’URSS, contractées cette fois auprès du « club de Paris », qui regroupe des créanciers tels que la France, les États-Unis et le Royaume-Uni. Les sommes dues à plusieurs pays africains, asiatiques et sud-américains avaient également été remboursées au cours de la décennie passée.

Les dettes contractées par les pays en développement auprès de l’URSS effacées Si le paiement de cette dette était la condition sine qua non pour que la communauté internationale reconnaisse la Fédération de Russie comme successeur de l’URSS, il est en revanche très délicat pour Moscou de réclamer les sommes contractées par des Etats auprès de l’URSS, selon le ministre russe des Finances.

Le gouvernement russe a donc choisi de faire contre mauvaise fortune bon cœur et décidé d’effacer la majeure partie des dettes que les pays en développement avaient contractées auprès de l’URSS. Elles s’élèvent à 30 milliards de dollars pour Cuba, 21,5 milliards de dollars pour l’Irak, 11,1 milliards de dollars pour la Mongolie, 11 milliards de dollars pour l’Afghanistan, 10 milliards de dollars pour la Corée du Nord ainsi que 20 milliards pour plusieurs pays africains.

Au total, la Russie a renoncé à plus de 100 milliards de dollars qui lui étaient dus, durant la dernière décennie.

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