Selon les chiffres de l’Agence de biomédicine, il y a eu plus de 5 000 nouvelles demandes de procréation médicale assistée au premier trimestre de l’année 2022.
La loi de bioéthique a été adoptée il y a un an, le 2 août 2021. Elle permet notamment la procréation médicalement assistée (PMA) pour toutes les femmes, y compris les célibataires et celles qui sont en couple avec une autre femme.
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Êtes-vous êtes surprise par le nombre de demandes depuis l’adoption de cette loi il y a un an ?
Joëlle Belaisch-Allart (responsable du service de gynécologie obstétrique et médecine de la reproduction à l’hôpital de Saint-Cloud) : C’est vrai que le nombre de demandes a explosé par rapport à ce qui était prévu. Je pense qu’on est au tout début des mesures et de la loi. Cette loi est une véritable révolution sociétale, il faut en être conscient. Nous sommes face à un nombre faramineux de demandes, il faut bien le dire. C’est peut-être un effet départ et il se peut que ça se calme par la suite, mais par rapport à ce qui était attendu, effectivement, il y a une demande fantastique.
Nous sommes également un peu étonnés parce que, par exemple, en Belgique, il y avait une majorité de couples de femmes. En France, plus de 50 % des demandes sont du côté des femmes seules. J’ai une interprétation personnelle. Il y a bien sûr des femmes qui veulent vraiment un enfant seules. Cependant, je pense qu’il y a aussi une certaine pression liée au fait que l’autoconservation, qui est une autre des mesures phares de la loi, est limitée dans le temps et n’est autorisée que jusqu’au 37e anniversaire. Donc, un certain nombre de femmes plus âgées se disent que leur seule façon d’avoir un enfant, c’est comme ça.
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Cela veut-il dire que nous manquons de donneurs ?
C’est clair que nous n’avons probablement pas assez de dons. Il y a déjà eu une augmentation qui a été mentionnée au début du premier semestre 2022. La loi va aussi changer car les donneurs qui vont donner à partir du 1er septembre accepteront d’emblée de communiquer leur identité lors de la majorité de l’enfant si cet enfant le demande. Que va-t-il alors se passer ? Actuellement, il y a eu une augmentation des dons, mais c’est insuffisant. Cependant, il n’y a pas que le problème des donneurs, il y a aussi le problème des moyens. Devant cette avalanche de demandes, on a besoin de médecins, on a besoin de psychologues, on a besoin de locaux. Il y a vraiment une organisation à faire.
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