Un lanceur d’alerte inconnu, employé de l’Agence nationale de la sécurité américaine (NSA), s’est vu interpellé pour piratage de données hautement confidentielles. L’ex-employé de la NSA William Binney dévoile à Sputnik les raisons pour lesquelles l’agence a tendance à blâmer le gouvernement russe pour tous ses malheurs.
Ces derniers mois, l’Agence nationale de la sécurité américaine (NSA) a affirmé avoir été frappée par une série de cyberattaques. Sans fournir aucune preuve, Washington a eu recours à sa tactique habituelle de mettre les attaques sur le dos de la Russie. Mais William Binney, un lanceur d’alerte qui a quitté la NSA en 2001, a toujours mis en doute ce scénario, étant plutôt d’avis que tout porte à croire qu’un initié de l’agence était responsable des fuites. « J’avais l’impression qu’en raison de sa nature, le réseau NSA était presque impossible à pirater. En tout cas, je ne vois pas comment ils ont pu le faire », a déclaré M. Binney à Sputnik. « Donc, j’ai immédiatement supposé que c’était un initié ».
Les soupçons de l’ex-agent de la NSA semblent être justes car le ministère américain de la Justice a confirmé l’arrestation de Harold Thomas Martin, 51 ans, pour avoir volé des codes source hautement confidentiels de l’agence.
Ces codes sources permettent à la NSA de passer à travers les points de faiblesses des pare-feu privés et d’espionner les réseaux informatiques. Bien que l’agence puisse aider à sécuriser ces vulnérabilités, cela mettrait en péril ses propres tentatives d’espionnage.
« Ils ne les réparent pas parce qu’ils disposent alors d’une fenêtre qu’ils ne veulent pas fermer et qui leur permet de tout voir… et d’observer ce que les gens font », a souligné l’ex-agent de la NSA.
Selon M. Binney, l’agence utilise également ces faiblesses comme excuse pour recevoir davantage de financement fédéral.
En fin de compte, toutes ces accusations injustifiées contre le gouvernement russe servent à alimenter le complexe militaro-industriel américain. « Les gens ont un intérêt à créer, par exemple, une guerre froide avec les Russes. Cela signifie qu’on investit plus de mille milliards de dollars dans le département de la Défense, dans le complexe militaro-industriel et le complexe du renseignement », a-t-il fait valoir.
« Si vous essayez de soulever les questions (…), comme je l’ai fait ainsi que d’autres, ils vous attaquent. Ils essaient de vous mettre en prison, ils fabriquent des preuves contre vous. C’est vraiment un gouvernement criminel que nous avons maintenant », a conclu l’ex-agent de la NSA ajoutant que le gouvernement américain n’est pas capable de traiter les lanceurs d’alerte comme Harold Thomas Martin ou Edward Snowden avec impartialité.