La Grèce se prépare à faire défaut d’ici la fin du mois d’avril en cas d’échec des négociations avec ses créanciers internationaux, écrit le Financial Times, qui tient cette information de sources ayant des liens avec le parti Syriza au pouvoir à Athènes.
Le pays aurait décidé de donner la priorité au paiement des salaires des fonctionnaires et des pensions, et il s’apprêterait donc à faire l’impasse sur un remboursement de 2,5 milliards d’euros qu’il doit rembourser au FMI en mai et en juin.
Pour certains, il ne s’agit que d’une nouvelle tactique de négociation, mais elle souligne la situation financière désastreuse d’Athènes. Cependant, les gouvernements des autres États-membres, lassés par la confrontation et ces stratégies de négociations, se seraient déjà préparés à un « Grexit », c’est-à-dire une sortie de la zone euro de la Grèce. Berlin et d’autres pays de la zone euro semblent penser que la monnaie unique peut survivre à un « Grexit » ; d’autres parlent d’un « saut dans l’inconnu ».
Un défaut grec conduirait inévitablement à la fermeture à court terme des banques grecques, à l’introduction de contrôles de capitaux et à générer une plus grande instabilité économique. La Banque centrale européenne serait obligée de suspendre l’ELA, (Emergency Liquidity Assistance), une aide financière d’urgence dont la Grèce bénéficie actuellement.
La Grèce est dans une situation désespérée parce que l’Europe refuse de lui verser depuis l’année dernière une tranche de prêt de 7,2 milliards d’euros. Ce versement est conditionné par l’adoption de réformes économiques structurelles, y compris une réforme du système de retraite incluant des réductions de pensions, et un assouplissement des règles du licenciement pour permettre les licenciements collectifs massifs dans le secteur privé.
Bien que parti de gouvernement Syriza ait remporté les élections en promettant d’imposer une restructuration de la dette souveraine vis à vis de ses créanciers, il a vite changé de discours après sa prise de responsabilités, et a indiqué qu’il rembourserait ses dettes à l’égard du FMI.
La semaine dernière, le ministre des Finances, Yanis Varoufakis, a indiqué que la priorité demeurait le respect de ses obligations envers ses propres citoyens, y compris le paiement des salaires des fonctionnaires, et celui des retraites.