Regardez bien cette coupure qui résume, 50 ans avant Allociné, les critiques des principaux titres de presse lors de la sortie en 1966 du film de Gérard Oury avec Bourvil et de Funès.
Aujourd’hui, cette même presse bien-pensante et faussement intellectuelle encense des films antifrançais. La différence, c’est qu’à l’époque les spectateurs s’en foutaient et remplissaient les salles obscures. Désormais, les films de propagande du Système font fuir les gens. Sans le CNC et les block-busters, toute cette industrie dévoyée serait déjà au cimetière.
Par exemple, Le Monde, le 1er novembre 1965, chronique ainsi la sortie conjointe du Gendarme à New York et Un Grand seigneur de Lautner & Grangier, dialogué par Audiard. Si le deuxième opus de la série du Gendarme est effectivement plus que léger, regardez comment l’autre film est traité :
Avec l’assurance satisfaite due à sa célébrité, le « gendarme de Saint-Tropez » est allé chercher à New-York un nouveau décor pour mettre en valeur ses vociférations et ses pitreries. Un succès en amenant un autre, on imagine que Louis de Funès fera le tour du monde et trouvera, chaque fois, l’occasion d’exprimer toutes les subtilités de l’esprit français.
Néanmoins, comme la sottise et la vulgarité désolent davantage qu’elles ne prêtent à rire, le film de Jean Girault donne envie d’arrêter ce pénible voyage et, si c’était possible, d’en empêcher de futurs...
Dans le même ordre d’inspiration, il y a encore bien pire. C’est le film de Georges Lautner et Gilles Grangier (et, pour les dialogues, de Michel Audiard), où, dans une histoire d’une grivoiserie complaisamment scabreuse, les excès de ces Bons Vivants ne peuvent susciter que des sentiments de tristesse.
Voici un long extrait du film à sketches Un Grand seigneur, la troisième partie intitulée Les Bons vivants :
Le lecteur armé d’une loupe appréciera les excellentes notes de Brigitte et Brigitte, le premier film de Luc Moullet, l’histoire de deux étudiantes qui se rencontrent et découvrent Paris et sa vie pas forcément facile.
Un scénar à la Godard ou à la Truffaut, les producteurs cherchant à l’époque à renouveler l’exploit (commercial) des 400 coups et d’À bout de souffle. Deux films à petit budget et à grand rapport. Brigitte, c’est très épuré, très simple (voire simplet), dans l’image et dans le texte, et tout le monde l’a oublié. Aucun intérêt. En revanche, c’est sympa pour les vues de Paris il y a 50 ans.
Prendre ça comme un petit documentaire photographique recelant en revanche un réel intérêt sociologique sur le basculement du cinéma de l’époque sous l’influence de la gauche française, déjà en voie de soumission à l’idéologie mondialiste US... Cela annonçait Mai 68 et tout le merdier.