L’agence de notation Standard and Poor’s (S&P) abaissera en après-midi les notes souveraines de plusieurs pays de la zone euro, selon une source gouvernementale européenne qui précise que l’Allemagne sera épargnée.
Les bourses européennes ont reculé en territoire négatif vendredi en raison des rumeurs persistantes qui circulaient à cet effet. D’après le quotidien britannique Financial Times, qui cite un responsable non identifié, les notes AAA de la France et de l’Autriche seront dégradées d’un cran, à AA+.
Le Trésor et le ministère des Finances de la France, deuxième économie de la zone euro, se sont refusés à tout commentaire.
En novembre dernier, Standard and Poor’s avait annoncé par erreur la perte de la note de crédit parfaite de la France. Le mois suivant, l’agence de notation plaçait sous surveillance les notes de 15 pays de la zone euro, dont celles de la France et de l’Allemagne.
S&P prévenait alors que les notes de crédit pourraient être révisées à très cour terme en raison de l’aggravation de la crise de la dette en zone euro, mentionnant aussi que la note de Paris pourrait être abaissée de deux crans.
En après-midi, les principaux indices boursiers européens perdaient entre un quart et un demi point. Les bourses nord-américaines ont ouvert en baisse avec des reculs semblables à ceux observés en Europe.
Les rumeurs que Standard and Poor’s a refusé de commenter ont d’ailleurs fait reculer de nouveau l’euro par rapport à la devise américaine, repassant sous les 1,27 $.
Moody’s aussi, mais pas Fitch
Après un sommet européen dont les conclusions n’ont pas été en mesure de la rassurer, sa concurrente Moody’s avait annoncé le 12 décembre qu’elle entendait elle aussi réviser les notes de crédit des pays d’Europe au début de 2012.
« L’absence de mesures pour stabiliser les marchés du crédit à court terme implique que la zone euro et l’Union européenne dans son ensemble restent exposées à de futurs chocs et que la cohésion de la zone euro demeure sous une menace persistante », avait expliqué l’agence de notation dans un communiqué.
Fitch a de son côté indiqué mardi qu’elle n’envisageait pas de dégrader la note de la France en 2012, sauf forte aggravation de la crise.