Pour Éric Zemmour, le coronavirus est la consécration de la puissance chinoise nouvelle sur la puissance européenne déclinante. Il en a fait l’objet de sa chronique dans Le Figaro de ce samedi 28 mars 2020. Extraits.
« C’est la loi de toutes les grandes guerres que de désigner à la fin un vainqueur incontesté. À la fin de la guerre de Trente Ans, c’est la France de Richelieu et de Louis XIV qui domine l’Europe nouvelle issue des traités de Westphalie. En 1815, après Waterloo, c’est l’Angleterre qui s’impose comme la maîtresse du XIXe siècle qui commence. Et les deux guerres mondiales désigneront les États-Unis comme puissance hégémonique du XXe siècle.
La guerre du coronavirus, puisque Emmanuel Macron et de nombreux chefs d’État parlent de “guerre”, ne faillit pas à cette règle. On a cru au début que l’épidémie allait briser l’essor irrésistible de la Chine. L’Europe de façon hypocrite et les États-Unis de manière ostentatoire se réjouissaient des malheurs chinois. On moquait l’hygiène déplorable, la pollution excessive, le confinement tyrannique des régimes totalitaires. Et puis, la Chine est sortie de l’ornière pendant que les pays européens y entraient. »
Il est vrai que la gestion de la crise par nos élites, ultralibérales et européistes, a transformé une crise sanitaire saisonnière en catastrophe humaine et économique majeure. À se demander si les incapables ou les escrocs qui nous gouvernent – à vous de choisir – étaient partie prenante dans cette épidémie. Il est évident que non (enfin, on l’espère), mais tout allait dans ce sens, et on ne peut en vouloir aux Français qui souffrent de chercher non pas des boucs émissaires, mais des responsables !
Responsables ET coupables, et lâches
Car les responsables se cachent toujours derrière la défense dite du bouc émissaire, bien pratique et bien sordide à la fois. Cela rappelle la sortie de Georgina Dufoix à l’époque de la catastrophe du sang contaminé, dans laquelle elle était mouillée avec le Premier ministre libéral Laurent Fabius et le Dr Garretta, en charge de la gestion du sang français : « responsable mais pas coupable ».
« Je me sens profondément responsable ; pour autant, je ne me sens pas coupable, parce que vraiment, à l’époque, on a pris des décisions dans un certain contexte, qui étaient pour nous des décisions qui nous paraissaient justes. » (Georgina Dufoix, TF1, le 4 novembre 1991)
La phrase historique qui servira ensuite à tous les responsables de système de défense pour se laver les mains de leur incapacité, de leur amateurisme, ou de leur délit d’initiés. On n’ira pas plus loin car, comme l’a prédit Raoult, des têtes vont tomber quand on sera dans l’Après.
En attendant, Zemmour, avec une espèce de masochisme consommé, qu’on peut aussi prendre pour de la lucidité, nous assène (encore une fois après son Suicide français) la fin de l’Europe et donc de la France :
« On l’avait écrit au début de la crise, quand le virus ne touchait que la Chine, et précisément la région de Wuhan : elle allait profiter de cette épreuve pour montrer au monde sa nouvelle puissance.
Longtemps en France, on a cru que l’Italie serait une exception due à la carence de son système hospitalier. On n’avait pas compris que l’Italie n’était que la pointe avancée de notre déclassement. Pas de tests, pas de masques, pas de respirateurs artificiels, on faisait la guerre sans les armes modernes, mais avec celles du XIXe siècle : le confinement général. La mesure la plus liberticide qui soit. Et nos défenseurs habituels des libertés, médias, intellectuels, progressistes, d’applaudir et d’en réclamer toujours plus ! Nos dirigeants avaient l’outrecuidance de nous expliquer que les masques et les tests ne servaient à rien. »
C’est ce qu’on écrit sur E&R depuis le départ de cette crise, qui est aussi une crise politique puisque toute la classe aux affaires, et aux affaires financières avant tout, est visée. Visée par qui ? Mais par les Français qui se sont fait entuber et qui n’ont plus la protection que les responsables leur avaient vendue !
Conclusion du Zemmour :
« Comme l’a dit Hubert Védrine au Figaro : “L’Union européenne, le marché unique et la politique de la concurrence ont été conçus pour un monde sans tragédie”. Et quand la tragédie frappe à nos portes, notre conception du monde nous met à genoux tandis que les pays asiatiques montrent leur incontestable supériorité. »
On ne peut qu’approuver. Maintenant, il s’agit de reconstruire notre souveraineté, pas de pleurer sur les erreurs des régimes corrompus et meurtriers qui se sont succédé à la tête de l’État depuis 50 ans. Oui, meurtriers.
Aujourd’hui, conséquence de notre abandon de la production, et de la production industrielle stratégique – car il n’y a pas que l’énergie dans le secteur stratégique, il y a aussi la santé –, la France est obligée de commander un milliard de masques à la Chine, alors qu’on en produisait encore il y a 10 ans, et qu’on en détenait un milliard.
« La France a commandé au total un milliard de masques, dont 74 millions de FFP2, à la Chine dans le cadre de la lutte contre la pandémie de coronavirus, a appris franceinfo samedi 28 mars auprès de la Direction générale de la santé. Pour les acheminer vers la France, un pont aérien va être mis en place entre les deux pays avec 56 rotations. "Air France participe à ce pont aérien", confirme la compagnie aérienne, sans plus de précisions. »
Un véritable pont aérien permettra à nos soignants, rapidement, de trouver ce qu’ils n’ont plus en France. On se croirait à Berlin en 1948-1949 quand les Anglo-Américains ont soutenu la partie ouest de la ville contre le blocus décidé par Staline...
Heureusement, aujourd’hui, les Russes participent à leur façon au sauvetage de notre pays !
« Dans le détail, quatre vols seront réalisés chaque semaine grâce à des avions russes Antonov. Chaque vol permettra de ramener 18,3 millions de masques. Ces masques seront dans un premier temps concentrés en Chine dans les villes de Shenzhen et Shangai. En 48h, ils arriveront sur le sol français. »
On attend la réaction du Monde, le journal du régime néolibéral dont la posture agressive à l’égard des pouvoirs chinois et russe n’est plus à démontrer, sans oublier sa dévalorisation permanente des solutions médicales originales à l’épidémie en cours, celles qui ne sont pas validées par le Big Pharma...
Bonus : une visite en anglais dans la plus grande usine de production de masques au monde
L’Usine Nouvelle explique que 3 millions de masques sont produits ici chaque jour :
« La plus grande usine de fabrication de masques chirurgicaux au monde se trouve à Rizhao, dans l’est de la Chine. Trois millions d’unités sortent de ses lignes de production chaque jour, soit environ 10 % de la production chinoise. Pour comparaison, la France est actuellement capable de produire 6 millions de masques… par semaine, dans l’ensemble de ses usines.
Le média vidéo Goldthread a pu visiter l’immense site de production de Sanqi Medical, ouvert en 1993. 800 ouvriers y travaillent jour et nuit pour répondre à la demande. La production a doublé en quelques semaines. L’assemblage se fait avec des matériaux venus d’autres usines du pays. »