C’est Eric Zemmour qui avait eu ce bon mot un matin dans sa chronique sur RTL : la France est bien un pays spécialisé dans l’exportation de hauts technocrates dont l’internationalisme est tel qu’ils en oublient totalement leur pays d’origine. Nouvel exemple avec Christine Lagarde.
Un lourd passé
Jacques Delors, Jean-Claude Trichet et Pascal Lamy sont sans doute les pires exemples de ce que la France a produit comme technocrates irresponsables et apatrides. Si le second a toujours été à droite, le premier et le troisième sont venus de la gauche pour mener des politiques profondément antisociales et dogmatiquement monétaristes et néolibérales. Fâchés avec la réalité, ils n’hésitent pas à nier la crise de l’euro, affirmant qu’il s’agit seulement d’une crise de la dette.
Ces criminels économiques portent tous une très lourde part de responsabilité dans les difficultés de notre pays. Jacques Delors et Pascal Lamy ont été derrière le tournant de 1983. Jean-Claude Trichet a mené une politique monétaire totalement absurde au début des années 1990, montant les taux et envoyant ainsi un million de Français au chômage. Il est le partisan d’une politique monétaire délétère qui produit une monnaie trop chère qui asphyxie notre économie depuis 20 ans.
Jacques Delors et Pascal Lamy sont aussi les responsables de la libéralisation des mouvements de capitaux, qui a créé l’anarchie financière qui nous a mené aux crises des dernières années et qui rend toute tentative de réforme de la finance bien impossible, à moins de revenir dessus. Pascal Lamy s’est aussi fait remarqué pour avoir dit que le SMIC était trop élevé et Jean-Claude Trichet pour avoir affirmé qu’augmenter les salaires était la dernière bêtise à faire.
Internationalisme et néolibéralisme
On voit bien à quel point la frontière est poreuse entre internationalisme et néolibéralisme. Des hommes sensés être issus de la gauche en finissent par s’attaquer aux bas salaires ! Par delà l’indécence de telles déclarations, cela démontre à quel point l’éloignement avec les racines nationales est néfaste. Il permet toutes les dérives intellectuelles les plus dogmatiques et coupées de la réalité Dans leur bulle dorée, les aristocrates des temps modernes refusent même la moindre obole.
Après Jean-Claude Trichet, qui s’était empressé d’affirmer qu’il n’était pas un Français en tant que président de la BCE, nous avons produit de nouveaux exemples de technocrates apatrides. Christine Lagarde plait beaucoup aux étasuniens qui trouvent qu’elle se permet de dire des choses qu’eux-même n’osent pas dire aux européens et aux Français. C’est ce que révèlent deux portraits publiés la semaine dernière dans le Figaro et les Echos qui vantent la conversion de notre ancienne ministre.
Il est tout de même incroyable de constater à quel point une certaine élite est capable de totalement oublier les intérêts de son propre pays, quitte à retourner complètement sa veste sur un certain nombre de dossiers qu’elle traitait encore il y a quelques mois. En ce sens, les autres pays n’ont sans doute pas fini de vouloir recruter des Français à la tête d’institutions internationales tant nous parvenons à produire une élite tellement internationaliste qu’elle en oublie totalement sa nation.
Jacques Sapir a dit que « la haine de la nation, c’est l’internationalisme des imbéciles ». Malheureusement, nos technocrates apatrides tombent souvent dans ce piège mais aussi dans celui de la promotion de politiques néolibérales profondément antisociales.