En juillet dernier, l’amiral Habibollah Sayari avait annoncé l’intention de la marine iranienne d’envoyer des navires armés de missiles Noor (200 km de portée) naviguer dans l’océan Atlantique. Cette opération devait obtenir un accord pour être lancée.
Depuis 2010, la marine iranienne cherche à accroître sa présence dans les eaux internationales, en particulier dans l’océan Indien et le golfe d’Aden afin de protéger ses navires commerciaux contre les pirates somaliens.
Mais, en février dernier, profitant de la chute du président Mouabarak en Egypte, elle a obtenu l’autorisation de faire transiter par le canal de Suez une frégate et un bâtiment de ravitaillement, lesquels ont rendu une visite de « courtoisie » en Syrie.
Plus récemment, en juin, l’Iran a déployé en mer Rouge des sous-marins, appartenant vraisemblablement à la classe Kilo, afin de collecter des « informations sur les navires de guerre des autres pays ». Par ailleurs, Téhéran ne cesse de dénoncer la présence de bâtiments étrangers dans le golfe Persique, et en particulier celle des navires de Ve Flotte américaine basée à Bahrein.
« Tout comme l’oppression mondiale est présente non loin de notre frontière maritime (…) notre marine va avoir une présence forte non loin des eaux territoriales des Etats-Unis » a ainsi déclaré l’amiral Sayari, le 27 septembre. Un autre reponsable iranien, le général des Gardiens de la Révolution Ali Fadari en a rajouté en opposant un refus à la demande américaine d’établir un « téléphone rouge » entre Téhéran et Washington afin d’éviter toute confrontation militaire sur un malentendu dans les eaux du golfe Persique.
« Lorsque que nous serons dans le golfe du Mexique, nous établirons un contact direct avec les Etats-Unis. Du point de vue de la République islamique, la présence des Etats-Unis dans le golfe Persique est illégitime » a-t-il ainsi affirmé.
Reste à voir ce qu’entend l’amiral Sayari par une « présence forte » près des côtes américaines. Car officiellement, et hormis des patrouilleurs et des lance-missiles de 205 tonnes pour 38 mètres de long, la marine iranienne met en oeuvre quelques rafiots, dont 3 frégates conçues dans les années 1960. C’est l’une d’entre elles, le Alvand, qui avait été choisie pour la « visite de courtoisie » rendue en Syrie.
Le bâtiment iranien le plus récent est la frégate légère « Jamaran », de la classe Mowj, entrée en service en 2010. Un autre navire du même type, le Velayat, devrait suivre en 2012. Mais la menace la plus crédible vient des trois sous-marins à propulsion classique « Kilo » (Tareq, Noor et Yunes), de conception russe, acquis par Téhéran dans les années 1990. Quoi qu’il en soit, et malgré les promesses iraniennes, cet éventuel déploiement près des côtes américaines ne sera pas de nature à inquiéter la puissante US Navy.