L’armée française est prête à frapper de nouveau en Syrie si l’arme chimique venait à être utilisée dans l’assaut que préparent les forces du régime de Bachar al-Assad et leurs alliés russes contre l’enclave rebelle d’Idlib, dans le nord-ouest du pays, a déclaré jeudi le général François Lecointre.
L’état-major français estime que les forces syriennes et russes tablent sur une reconquête d’Idlib, dernière poche de résistance du pays, avant la fin de l’année.
Ce territoire frontalier de la Turquie abrite quelque trois millions de personnes, dont 700 000 à 800 000 déplacés, chassées des autres bastions rebelles repris au fil des années par le régime.
Selon l’ONU, 10 000 djihadistes, principalement des combattants de Hayat Tahrir al-Cham (HTS, ex-Front al-Nosra), dont le noyau dur est constitué d’ex-membres d’Al-Qaïda, se trouveraient dans la province.
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Les États-Unis, tout en semblant se résoudre à une offensive « conventionnelle » du régime, ont mis en garde mardi Bachar al Assad contre l’utilisation d’armes chimiques sous peine de frappes, comme en avril dernier à la suite d’une attaque présumée chimique contre la localité rebelle de Douma.
« Nous sommes prêts à faire des frappes parce que le président de la République a maintenu son exigence et son ordre d’être prêts à faire des frappes si jamais l’arme chimique venait à être employée à nouveau », a dit à des journalistes le chef d’état-major des armées françaises.
« Ces frappes peuvent être faites en national mais l’intérêt majeur, c’est de le faire avec le nombre le plus important de partenaires », a-t-il ajouté.
La France avait mené des frappes aériennes contre des installations militaires syriennes en avril aux côtés des États-Unis et du Royaume-Uni.
Donnant-donnant russo-américain en Syrie ?
On relève au sein de l’état-major français les messages d’avertissement russes contre d’éventuels raids aériens et les récentes déclarations de Moscou et Damas laissant entendre que les insurgés prépareraient une attaque chimique pour en accuser ensuite le régime. « S’ils déploient tous ses efforts de propagande, c’est sans doute qu’ils souhaitent éviter des frappes. »
Le secrétaire américain à la Défense, Jim Mattis, a déclaré mercredi que rien n’indiquait que les rebelles possèdent des armes chimiques. Une source militaire française dit « ne pas croire » à une attaque de cette nature.
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Du côté russe, le message est simple, et clair :
« La Russie “tue et tuera les terroristes”, que cela soit au dernier bastion rebelles à Idleb ou ailleurs en Syrie, a affirmé jeudi la porte-parole de la diplomatie russe. “Nous avons tué, nous tuons et nous tuerons les terroristes (...) Et peu importe qu’ils se trouvent à Alep, à Idleb ou en d’autres points de la Syrie”, a déclaré Maria Zakharova, citée par les agences russes. Idleb est dernier bastion échappant aux forces gouvernementales et se trouve sous la menace imminente d’une offensive du régime. » (Source : RFI)
Syrie : le sort d’Idleb suspendu au sommet de Téhéran
Un sommet très attendu entre les présidents iranien, russe et turc se tient ce vendredi 7 septembre à Téhéran. Au cœur des discussions : la Syrie et le sort d’Idleb, dernier grand bastion des insurgés dans le pays. Le régime et ses alliés menacent de lancer une offensive de grande envergure, tandis que l’ONU et les pays occidentaux mettent en garde contre un désastre humanitaire.
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Ces derniers jours, Moscou a mené avec les forces syriennes des raids sur Idleb, préfigurant peut-être une offensive de plus grande envergure. Beaucoup redoutent cet assaut final sur le dernier grand bastion insurgé de Syrie. Des civils ont d’ailleurs commencé à fuir. La Turquie, proche de certains groupes rebelles, veut tout faire pour éviter cette offensive. Elle craint un afflux de réfugiés à ses portes, car la province d’Idleb est située à sa frontière.
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Nikki Haley, la représentante américaine, a de nouveau lancé un avertissement en cas d’attaque chimique, rappelant que Washington avait déjà frappé par deux fois la Syrie, rapporte Marie Bourreau, notre correspondante à New York. Washington assure en effet détenir des preuves qu’une nouvelle attaque chimique est en préparation.
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La France, comme les membres européens du Conseil, a quant à elle souligné l’ironie d’une offensive miliaire qui aurait lieu sur une zone dite de désescalade et de sécurité décidée par la Russie, l’Iran et la Turquie. Elle appelle au sursaut.