Ce samedi 5 mai 2018 était le jour de la « Fête à Macron », le nom du rassemblement antilibéral de Mélenchon et son armée. Ils étaient moins de 40 000 selon la technologie de nouveau comptage des manifestants (un conglomérat de titres de presse pas très antimélenchonistes) à défiler joyeusement avec des pancartes rigolotes. On dirait que le leader de LFi a pris la mesure de la fin du « paléogauchisme » français [1] et qu’il a voulu monter un spectacle politique divertissant. Une façon de s’adjoindre une jeunesse pas forcément versée dans le concept historique lourd tout en profitant de l’effet de masse à des fins politiques. C’est de bonne guerre ! Mais ça flingue un peu le crédit...
40 000 manifestants donc pour la presse et la police, mais 160 000 pour LFi, faut ce qu’il faut. Il n’y a pas eu de casse, de casseurs, du moins pas encore, car souvent les débordements commencent quand les familles rentrent chez elles. L’objectif de cette sortie nationale – il y a eu des rassemblements dans les autres grandes villes – était de prendre l’espace oppositionnel à un FN de plus en plus fantomatique. La présence sur Twitter ou à la télé ne remplaçant pas le militantisme. Poussé par ses fans, Jean-Luc a poussé la « discourette » :
Personne ne veut partir de la place de la Bastille. Du coup, @JLMelenchon prend la parole.#LaFeteAMacron #5mai pic.twitter.com/YFd6cbrV3C
— Raquel Garrido (@RaquelGarridoFr) 5 mai 2018
Ses troupes étaient venues avec des intentions pacifiques, alors que BFM TV craignait que les gauchistes n’appellent à la casse tous azimuts. Ici un dangereux militant se sert d’un enfant innocent comme bouclier humain contre la violence fasciste :
Je pense avoir déniché la plus jeune manifestante, Léonie, 5,5 mois, venue de Belgique avec son père. #LaFeteaMacron pic.twitter.com/3YF7HMo64t
— Sophie de Ravinel (@S2RVNL) 5 mai 2018
Même Gérard Collomb s’attendait à une révolution, à un changement de régime violent avec ses 2 000 policiers :
2000 policiers et gendarmes sont mobilisés à Paris : un important dispositif appuyé depuis le centre de commandement et d'information de la @prefpolice où j'ai rejoint cet après-midi nos forces de sécurité & secours. pic.twitter.com/DK5GB80LbA
— Gérard Collomb (@gerardcollomb) 5 mai 2018
L’amuseur du service public et de Twitter Jean-Michel Aphatie a dû être déçu lui aussi par la tournure pacifique de l’événement, même si une voiture de Radio France a été victime d’un attentat, ou d’un tir de roquette. Non, au final, c’était un lacrymo :
« La haine des journalistes est juste et saine » a dit le Grand leader des masses. Et voilà le résultat. Étonnant, non ? https://t.co/Mb8Nkb7Q7i
— jean-michel aphatie (@jmaphatie) 5 mai 2018
Le car régie de nos confrères de @radiofrance a été pris pour cible par des casseurs. Ambiance très tendue place de la Bastille #LaFeteaMacron @A2PRL pic.twitter.com/Jugfmfg5Py
— Boris Kharlamoff (@BorisKharlamoff) 5 mai 2018
Chez E&R, on s’étonne d’une chose : la dangerosité de Mélenchon pour le Système est vraiment minime, mais ça suffit apparemment à braquer une grande partie du pôle médiatico-politique. Étrange, non ?
Bonus !
Pour la bonne bouche, le tweet de l’année est décerné à Muriel Cousin, madame Stéphane Guillon à la ville, qui a tenté de penser profondément :
Si on connaît bien l'expression populaire "faire sa fête à quelqu'un" qui grossièrement signifie lui defoncer la gueule par la violence.. D'où le piège semantique de #FI : soit c'est un rassemblement joyeux et il y a une faute grammaticale soit c'est un appel assumé à la violence https://t.co/NDB3NfyKOE
— (((Muriel Cousin))) (@MurielCousin) 5 mai 2018
Et la réponse globale de Guillaume Meurice, mélenchoniste de combat (il répondait en cela à une sortie hasardeuse de Schiappa dans l’esprit de celle de Cousin) :
Quand t’es tellement proche des classes populaires que tu ne connais pas l’expression « faire sa fête à quelqu’un ». #LaDéfaiteÀMarlène https://t.co/cNWyRauzTt
— Guillaume Meurice (@GMeurice) 5 mai 2018
#LaFeteAMacron
Au-delà du sujet, il est insupportable de voir cette tournure grammaticale promue par des élus !
« La fête DE Macron » eut été plus correct.
Penser que les classes populaires ont besoin d’une langue française dégradée pour s’y reconnaître, c’est les mépriser.— MarleneSchiappa (@MarleneSchiappa) 5 mai 2018
Pendant ce temps, Robert Ménard était molesté par des militants de gauche à Saint-André-de-Cubzac (Gironde) :