La Commission européenne a confirmé mardi que la Croatie était prête à devenir le 28e État membre de l’Union européenne le 1er juillet, tout en soulignant que des efforts restaient à faire pour améliorer la lutte contre la corruption et le crime organisé.
La Commission estime que la Croatie a mené à bien les dix actions prioritaires qui avaient été identifiées dans le précédent rapport en octobre, a indiqué l’exécutif européen à l’occasion de la publication d’un nouveau rapport de suivi axé notamment sur la politique de compétitivité et l’état de la justice dans ce pays des Balkans.
La Croatie a montré la volonté et la capacité de remplir tous les engagements pendants en temps utile avant l’accession. La Commission en conclut que la Croatie sera prête à rejoindre l’Union européenne le 1er juillet 2013.
À Zagreb, le commissaire européen à l’Élargissement, Stefan Füle, a présenté le rapport au gouvernement croate.
Ce rapport est un bilan de santé propre. Mais pour rester en bonne santé, il ne faut pas s’endormir sur ses lauriers, a dit le commissaire européen à la presse, en appelant les autorités croates à se concentrer notamment sur la lutte contre la corruption.
Le Premier ministre croate Zoran Milanovic a affirmé que son gouvernement s’était donné pour objectif de faire entrer le pays aussi dans l’espace Schengen vers la fin 2015.
"Je suis convaincu que nous sommes capables de faire ça (...) car nous avons le cadre législatif nécessaire, ainsi que la force de réussir", a ajouté M. Milanovic.
Le rapport souligne que la Croatie répond aux exigences européennes en matière d’antitrust, de fusions et d’aides d’État.
Par ailleurs, le cadre législatif a continué à s’améliorer, en vue notamment de renforcer l’efficacité du système judiciaire et de réduire l’arriéré des tribunaux, même si celui-ci demeure plus élevé que la moyenne européenne.
Mais si le cadre légal et institutionnel est jugé adéquat pour lutter contre la corruption et le crime organisé, et que les organes chargés de faire appliquer les lois se montrent proactifs, le niveau des sanctions appliquées dans ce type d’affaires demeure faible, nuance toutefois la Commission.
Des peines efficaces et dissuasives sont nécessaires dans les affaires de corruption, de grande criminalité et de crime organisé afin d’enregistrer des progrès durables et d’éviter de créer un climat d’impunité, écrit-elle dans le rapport.
La Croatie doit également intensifier ses efforts en matière de prévention de la corruption, en mettant immédiatement en place des mesures permettant notamment de détecter des conflits d’intérêt, ajoute-t-elle.
En ce qui concerne le traitement des crimes de guerre, la Croatie a continué à collaborer avec son ancien ennemi serbe et d’autres pays de la région, ainsi qu’avec le Tribunal pénal international pour l’ex-Yougoslavie, basé à La Haye, selon le document.
À ce jour, 19 des 27 États membres actuels de l’UE ont ratifié le traité d’adhésion de la Croatie, signé le 9 décembre 2011 à Bruxelles. La Croatie sera la deuxième ex-république yougoslave, après la Slovénie, à adhérer à l’UE.