Avant toute chose, le résumé des faits par La Provence :
Ce franco-camerounais de 35 ans est un ancien djihadiste qui a été condamné pour terrorisme, rapporte le JDD. Il a été capturé par les Américains en 2012. Il s’y était rendu un an auparavant seul et s’était radicalisé en prison à Bordeaux. Après deux ans de détention à la prison de Kaboul pour avoir combattu auprès des Talibans, il est remis à la France en 2014 et jugé en 2016. Il est condamné à 9 ans de prison pour association de malfaiteurs en vue de préparation d’un acte terroriste. (Midi Libre)
Hasard du calendrier, crime gratuit ou opération spéciale ?
Situation très tendue à #Corte en #Corse lors de la manifestation de soutien à Yvan #Colonna suite à sa tentative d'assassinat en prison cette semaine. Le gouvernement suit de prêt les manifestations et craint l'embrasement de l'île. (CNI) pic.twitter.com/EbTozeXh0i
— Anonyme Citoyen (@AnonymeCitoyen) March 6, 2022
Le nationaliste Gilles Simeoni (avocat d’Yvan Colonna) ne croit pas au hasard
« Manifestement, ce monsieur a été armé, il a été remonté comme un coucou. Qui l’a armé, qui l’a remonté, qui lui a permis de circuler librement dans la prison, qui lui a permis de s’introduire librement dans la salle qui lui a permis de frapper pendant plusieurs longues minutes jusqu’à la mort, ou pratiquement, Yvan Colonna sans que personne n’intervienne, ni les surveillants qui étaient présents à quelques mètres ni ceux qui étaient censés être derrière les caméras de vidéosurveillance ? Comment se fait-il que tout cela s’est passé ? Je n’ai pas tellement confiance dans l’enquête judiciaire ni dans l’enquête administrative qui seront menées... »
Agression d'Yvan #Colonna - Itv de Giles Simeoni : "La succession de facteurs qui a conduit à cette tentative d'assassinat est tout sauf due au hasard".https://t.co/T4M5VqqCEg pic.twitter.com/jBQ9v6TE7A
— France 3 Corse (@FTViaStella) March 3, 2022
Incendies, manifs, blocages, la Corse est en ébullition depuis la tentative d’assassinat, en prison, du nationaliste Yvan Colonna par un djihadiste franco-camerounais emprisonné pour terrorisme. La solidarité corse n’est pas un vain mot. L’île se réveille, et Macron n’avait pas prévu ça. Comme en Guadeloupe, le pouvoir envoie des gendarmes et du matériel répressif au lieu de négocier. Encore faut-il que le ferry les achemine à bon port...
Le navire de la Corsica ferries quitte le port d’Ajaccio sans avoir pu débarquer sur l’île ses cinq camions de gendarmerie et la dizaine de militaires appelés en renfort sur l’île après l’agression d’Yvan #Colonna pic.twitter.com/8XQ8FScVmy
— Ariane Chemin (@ArianeChemin) March 4, 2022
Des CRS qui sont toujours aussi appréciés en Corse :
Près de de 4000 manifestants à Corte en soutien à Yvan Colonna pic.twitter.com/hAkoZ64Ux0
— BFMTV (@BFMTV) March 6, 2022
À Corte, on dirait des scènes de banlieues d’octobre 2005, sauf qu’on n’est pas dans les cités de la métropole :
Situation très tendue à #Corte en #Corse lors de la manifestation de soutien à Yvan #Colonna suite à sa tentative d'assassinat en prison cette semaine. Le gouvernement suit de prêt les manifestations et craint l'embrasement de l'île. (CNI) pic.twitter.com/EbTozeXh0i
— Anonyme Citoyen (@AnonymeCitoyen) March 6, 2022
La tension monte à Calvi aussi :
Tentative assassinat #Colonna - plusieurs centaines de manifestants rassemblés devant la sous préfecture de Calvi https://t.co/qII2W8Zgke pic.twitter.com/TzQE6rcRs9
— France 3 Corse (@FTViaStella) March 9, 2022
À Bastia, les forces de l’ordre métropolitain n’ont plus de munitions :
Des images diffusées par le syndicat policier Alliance montrent les CRS totalement dépassés à la préfecture de #Bastia. « Obligés de gérer drastiquement les grenades car nous n'avons plus de réserve ». 95 cocktails molot*v lancés et 8 CRS blessés selon la Préfecture. #Corse pic.twitter.com/RWjywrTX7m
— Anonyme Citoyen (@AnonymeCitoyen) March 9, 2022
Une banque du Crédit agricole y est passée.
Des manifestants ont dérobé un engin de chantier et détruisent une banque du Crédit agricole à Ajaccio. Chaos total sur place. pic.twitter.com/iuIyXqQFC7
— . Or-well.BⓩH (@GillesWell) March 10, 2022
France 3 a relayé la communication de la famille :
La famille Colonna indique souhaiter « travailler à un des plus grands rassemblements populaires que la Corse ait connu, digne, solennel, à la hauteur de la gravité de ce qui nous est fait, collectivement en tant que peuple, mais aussi, personnellement à nous, sa famille ».
Enfin, elle demande à la jeunesse corse de « prendre l’engagement que les prochains rendez-vous se dérouleront dans le calme, avec pour seule clameur celle des chants qui résonneront jusqu’à sa chambre d’hôpital à Marseille ».
La lettre de Christine Colonna a été distribuée lors d’une réunion de l’ensemble des organisations nationalistes qui se tient à Corte, ce mercredi, à l’appel des syndicats étudiants. Cette dernière doit permettre d’établir une stratégie pour le mouvement de soutien à Yvan Colonna dans l’île.
Le Figaro nous explique « pourquoi l’État rechigne à permettre le retour des membres du commando Érignac sur leur île » :
Le calendrier ne pouvait être plus mauvais pour la puissance publique qui, depuis 2018, refuse sans ciller aux principaux membres du commando Érignac, Alain Ferrandi, Pierre Alessandri et Yvan Colonna, toute levée de leur statut de détenu particulièrement surveillé (DPS) et tout aménagement de peine alors que leur période de sûreté est achevée depuis plusieurs années. (...)
« Par deux fois, en janvier 2020 et en octobre 2021, la cour d’appel de Paris s’est opposée à l’aménagement de peine de mon client Pierre Alessandri. Et par trois fois, en 2018, 2019 et 2020, le ministère de la Justice puis le premier ministre lui a refusé la levée du statut de DPS qui lui aurait permis d’être transféré à la prison de Borgo en Corse », souligne Me Éric Barbolosi, alors même que la commission pénitentiaire y a toujours été favorable, sauf le 18 février dernier. « Nous sommes au-delà de la période de sûreté qui a été infligée à Nordahl Lelandais, assassin d’enfant », affirme de son côté Me Françoise Davideau, dont le client, Alain Ferrandi, subit le même sort. Quant à Yvan Colonna, sa période de sûreté s’étant achevée en juillet 2021, ses avocats étaient au début de procédures similaires quand il a été sauvagement agressé par le terroriste islamiste Franck Elong-Abe.
Selon le quotidien, Emmanuel Macron aurait promis à la veuve du préfet qu’il n’y aura jamais de « rapprochement » du commando Érignac, c’est-à-dire de transfert de ces hommes à la prison de Borgo. En écoutant l’un des avocats, on comprend qu’il y a des morts plus importants que d’autres. La valeur symbolique du préfet, cet envoyé du pouvoir en Corse, explique l’intransigeance de l’État. Hélas, toutes les victimes de meurtre ou d’assassinat ne font pas partie de la haute hiérarchie de l’État...