La Chine, qui est entrée dans l’OMC il y a 15 ans, pourrait devenir officiellement une « économie de marché ». Ce qui aurait pour conséquence de mettre fin aux lourdes taxes antidumping contre ses produits. Mais les États-Unis, le Japon et l’Europe ne l’entendent pas de cette oreille.
La Chine va devoir batailler pour défendre son nouveau statut « d’économie de marché » que ses principaux partenaires, craignant un déferlement de produits vendus à perte, refusent de lui reconnaître, malgré l’expiration dimanche d’une clause du traité d’adhésion de Pékin à l’OMC. Le 11 décembre marque le quinzième anniversaire de l’adhésion de la Chine à l’Organisation mondiale du commerce, dans un contexte marqué par la défiance envers les exportations chinoises, notamment aux États-Unis, où le président élu Donald Trump menace de leur imposer des droits de douane de 45 %.
Aux termes de son protocole d’adhésion, les pays membres de l’OMC pouvaient jusqu’à cette date traiter Pékin comme une « non-économie de marché », avec pour conséquence pratique de pouvoir lui imposer de lourdes taxes antidumping, au motif que les prix pratiqués en Chine ne reflètent pas la réalité du marché. Mais ni les États-Unis, ni l’Union européenne ou le Japon, n’ont l’intention d’abolir leur arsenal antidumping. La Chine va donc devoir engager une longue procédure devant l’OMC si elle veut faire condamner ses partenaires, expliquent des spécialistes du commerce international. En attendant, aucune avalanche de produits chinois vendus à perte ne se profile à compter du 12 décembre, font-ils valoir.
« La Chine prendra des mesures pour défendre ses droits si les membres (de l’OMC) poursuivent la vieille pratique des enquêtes antidumping contre les produits chinois après la date d’expiration » de la clause incriminée, a averti vendredi le porte-parole du ministère chinois du Commerce, Shen Danyang, cité par l’agence Chine nouvelle en réaction à l’annonce, la veille, par le Japon du maintien de son arsenal commercial.