La Russie et les États-Unis maintiennent leur suprématie mondiale dans le secteur de l’aérospatiale, mais sont de plus en plus souvent confrontés notamment à la concurrence chinoise. Cette conclusion a été faite dans un récent rapport du bureau d’analyse scientifique Futron (États-Unis).
Cela fait cinq années de suite que la société Futron compose un indice de compétitivité mondial dans le domaine de l’exploration spatiale. Les experts basent leurs conclusions sur l’analyse des programmes gouvernementaux, la base industrielle et les ressources humaines des différents pays. Le dernier rapport du bureau d’analyse confirme la suprématie irréfutable de la Russie et des États-Unis dans l’espace. Cette supériorité est confirmée par les faits suivants : au cours des 10 dernières années, sur 640 lancements réalisés dans le monde, il y a eu 255 lancements russes et 191 américains. La Chine arrive troisième avec 87 lancements.
Toutefois, si l’on prend l’intervalle d’un an, il devient clair que la République populaire de Chine (RPC) cherche activement à réduire son écart avec les deux géants de l’aérospatiale. Pour les six premiers mois de 2012, la Chine est devenue pour la première fois le leader mondial par le nombre de lancements dans l’espace. L’Empire du milieu en a réalisé dix, la Russie et les États-Unis neuf et huit respectivement. Pour ce faire, Pékin augmente le financement public destiné à la formation des spécialistes de ce secteur. Au cours de ces dernières années, des fonds de plus en plus considérables sont dépensés dans la mise en œuvre des programmes de recherche spatiale en Chine.
Certes, la RPC ne possède pas de réalisations révolutionnaires dans le domaine de l’exploration de l’espace, car le secteur de l’aérospatiale chinois est surtout concentré actuellement sur le rattrapage du retard par rapport au niveau mondial, explique le directeur adjoint de l’Institut des États-Unis et du Canada Victor Soupian :
« La Chine effectue un nombre croissant de lancements. Mais il faut se rappeler qu’il s’agit des lancements d’imitation, les Chinois sont en train de répéter ce qui a été fait par le passé aux États-Unis et en URSS. La plupart des programmes spatiaux chinois reposent sur les technologies russes. On peut voir des efforts de la Chine pour rattraper le retard, et cela concerne non seulement l’espace, mais aussi d’autres secteurs technologiques. Toutefois, le pays aura besoin de nombreuses années pour atteindre le niveau actuel de la technologie spatiale russe. »
Selon la plupart des experts, l’accumulation du potentiel scientifique et technologique en Chine se poursuit à un rythme accéléré et dans 10-15 ans, la RPC pourrait réaliser de véritables percées dans le domaine des vols spatiaux habités. L’événement important de cette année, c’est l’amarrage dans l’espace d’un vaisseau habité avec le module orbital Tiangong-1, un prototype de la future station orbitale chinoise. Vers 2020, la station spatiale Tiangong-3 sera construite. Il s’agit de la troisième station spatiale habitée dans le monde après Mir et l’ISS avec une durée de vie de 10 ans. Compte tenu de l’avancement réussi des préparatifs dans la construction et la poursuite des études spatiales, le programme spatial de la RPC pourrait égaler par son échelle le programme soviétique des années 1980 au cours de la prochaine décennie.