l "Il faut mettre du capital en face de la dette pour l’éponger"
Cette assertion est fausse dans le contexte d’une dette de marché, dont la demande par les investisseurs contrebalance l’offre de dettes de la part des émetteurs publics ou privé. Ce qui fait la valeur de la dette sur les marchés secondaires, c’est la réponse de la demande en face de l’offre. Or les deux termes de l’équation ont ceci de particulier dans un contexte de marché, que leur volume est potentiellement illimité. La seule limite posée à la demande de dettes est la garantie de la banque centrale sur cette dette, en tant que celle-ci est le prêteur de dernier ressort, du fait que la banque centrale peut émettre autant de monnaie sur elle-même qu’elle le souhaite. Une banque centrale de marché rachète un titre en tirant un chèque sur elle-même avec la monnaie créée au passif en contrepartie du titre inscrit à l’actif de son bilan. Ainsi la banque centrale peut remonter la valeur d’un actif de dette en le rachetant à sa valeur faciale, ce qui permet de préserver la solvabilité des investisseurs, qui sont souvent des banques ou des compagnies d’assurance, les sauvant ainsi de la faillite, tout en préservant la liquidité de leurs actifs qui peuvent être échangés contre du cash via les comptes de réserve de ces institutions auprès de leur banque tutélaire Ainsi autant le passif de la banque centrale est illimité, autant la possibilité de créer des titres de dette éligibles à leur rachat par la banque centrale est également illimitée. Naturellement, ce système de maintien artificiel de la valeur des titres de dette par la banque centrale n’est possible que dans le cadre d’une monnaie de marché, permettant de transformer la monnaie d’investissement en monnaie de crédit, ce qui a pour effet de canaliser la monnaie dette dans les circuits bancaires, sans fuite dans le monde réel, autre que les dépenses de l’Etat financées par la dette, charge ensuite à la banque centrale de surveiller la transformation de la monnaie crédit en monnaie de consommation dans le monde réel afin de contrôler l’inflation par les prix. Par exemple les portefeuilles de crédit des banques espagnoles, italiennes ou grecques ont été rachetés par la BCE, avant qu’elle ne les revende à des fonds spécialisés dans la reprise de dettes dégradées, ce qui a permis de sauver la stabilité du secteur financier tout en évitant un effondrement complet du pouvoir d’achat.