On va nous dire qu’il n’y a que les imbéciles qui ne changent pas d’avis. Dans ce cas, il ne faut pas parler trop vite et puis la cohérence, ça compte, et c’est fondé sur une certaine honnêteté intellectuelle. Il y a des gens qui ne changent pas d’avis et qui ne sont pas cons pour autant ni bornés.
- Personne !
Quand on commence dans la vie politique en étant parrainé par Attali, entre autres (il y a aussi Alain Lipietz, et son chantage à la SNCF), et qu’on se retourne contre son géniteur idéologique comme le montre la vidéo, ça peut être le signe d’une prise de conscience – tardive – d’une manipulation, suivie du refus de cette manipulation. Dans ce cas, la réaction de Branco que l’on voit dans la partie 2 de la vidéo est plutôt saine.
Ce revirement peut être aussi perçu comme une dangereuse inconstance, voire une ruse, celle de quelqu’un qui avance masqué, sous le masque de l’antilibéralisme, alors qu’il dépend encore de son parrain mondialiste. Cela a été le cas de Jospin, qui n’a pas réussi en 2002 à convaincre les Français qu’il n’était plus lambertiste, une tendance trotskiste qui s’amusait à infiltrer le Parti socialiste et les syndicats majoritaires pour y prendre le pouvoir. Le doute ne lui a pas bénéficié. Les hommes politiques doivent être clairs, pas forcément transparents mais clairs pour les autres.
Alain Soral vient du Parti communiste, il est passé par le FN et il a fondé un site à la fois social et national, et non pas « nazi » comme disent les imbéciles. Cohérence. Juan Branco, du haut de ses 29 ans, a baigné tout jeune dans la politique, et il a déjà un CV long comme le bras. La question est : combien de fois va-t-il tourner casaque ? Autrement dit, s’il a déjà trahi sa première cause (libérale mondialiste), va-t-il trahir la seconde (antilibérale mondialiste) ?
- Avocat dans l’âme, Juan prend ici la défense de... Macron
On a tous le droit d’évoluer, mais il y a évolution et évolution. Une évolution harmonieuse est un ensemble de paliers cohérents les uns avec les autres : la formation première s’encastre dans la deuxième, et ainsi de suite, ce qui renforce le tout. Si la personne est bien constituée, entre sa morale personnelle et ses opinions politiques, son cursus montre une évolution en forme de dégrossissage. Nous voyons une maturation, pas une suite de zigzags.
Il faudra attendre 10 ans pour juger de l’honnêteté intellectuelle et de la cohérence (pour l’instant un peu embrouillée) des fidélités successives de Juan Branco (en 2011 il signait une pétition sur le site de BHL aux côtés des illustres Dray, Bergé, Delanoë, Encel, Goupil, Lang, Pelloux, Moix, Sopo, Sifaoui... contre les dirigeants de la Syrie). En général, ceux qui deviennent grands en politique sont ceux qui restent fidèles à leurs rêves de jeunesse, et qui se servent de cette force originelle pour s’améliorer et améliorer leur message.
Il semble que Juan Branco, alors qu’il n’avait pas 20 ans, a mûri très vite, trop vite peut-être dans les bras de tuteurs rompus à toutes les malversations ultralibérales. Descoings et Attali ne sont pas les meilleurs maîtres si l’on veut réussir dans la justice...