Parler immigration n’est plus un tabou, ou plus le tabou que c’était, que la gauche culturelle avait fabriqué, histoire de ne jamais se remettre en question. L’argument selon lequel la France s’est construite avec des vagues d’immigrations successives est vrai, mais jusqu’à une période récente (les années 50), on venait en France parce qu’elle était le pays de la liberté. Puis on y est venu parce qu’elle était un pays de travail. Et enfin, on y vient parce que c’est un pays de subventions.
On est passé de l’amour à l’intérêt en passant par le besoin. Ces trois formes d’immigration supposent trois mentalités et trois assimilations bien différentes : celle du paysan italien ou du mineur polonais des années 20 (besoin drastique de travailleurs après la saignée de 14-18), celle du Maghrébin des années 60 (après les indépendances africaines et pour soutenir le boom économique), et celle de l’Africain des années 2000, ce migrant mû par le mondialisme, plus difficile à assimiler que les deux vagues précédentes, et qui a fait éclater le débat.
Nous avons choisi l’émission d’Hanouna et Naulleau, Balance ton post !, qui évoque le problème de l’immigration, c’est-à-dire l’immigration comme problème. Il est clair que l’animateur populaire relaye une demande de la faction nationale-sioniste, d’ailleurs Bercoff et Del Valle font partie du dispositif accusateur. C’est aussi la raison pour laquelle Hanouna avait été chez Le Pen en lui trouvant bien des aspects positifs, une opération nationale-sioniste dirigée contre la gauche immigrationniste. Le thème du débat diffusé sur Internet le 21 avril 2019 ne laisse aucun doute quant à la réponse : « Faut-il réduire l’immigration en France ? »
Heureusement, il y a le gauchiste de service...
Éric Naulleau à 32’18 : « La théorie du grand remplacement que vous prônez c’est du pipeau ! C’est une théorie complotiste, mais oui je le rappelle, y aurait un complot, alors ça devrait être les Illuminatis et la famille Rothschild, normalement y a les Rothschild dedans, qui organisent le remplacement des populations locales par les populations immigrées ! »
Ne nous y trompons pas : le discours immigrationniste de Naulleau, l’idiot utile d’Hanouna et des nationaux sionistes, ne compte pas. Ces éléments de langage mille fois entendus et mille fois contrés par le réel n’a plus d’effet sur le peuple français.
On imagine bien que Cyril a fait assaut de tolérance et de migrantophilie avec la sénatrice Esther Benbassa et le Naulleau pour se protéger des attaques inévitables de la gauche culturelle antiraciste bâtie par le CRIF, mais le fait est là : poser la question c’est y répondre. C’est offrir à la droite nationale un espace où ses idées ont enfin, après quatre décennies d’interdiction, droit de cité. On notera avec intérêt que l’émission a été mise en ligne un mois avant les élections européennes, qui ont vu le RN passer devant tous les partis immigrationnistes : LREM, PS, LFi et compagnie.
Pendant ce temps, de l’autre côté de la barrière politique, la revue Krisis, dans l’ombre du géant médiatique Hanouna, fait son petit débat sur la question de l’intégration de ces mêmes immigrés. Pour les jeunes qui n’étaient pas nés en 1988, Krisis est un espace de débats créé par Alain de Benoist, désormais incontournable à droite. Mais surtout un espace d’ouverture dans l’esprit de L’Idiot international (sans le souffre), qui permet et à la vraie droite et à la vraie gauche de se rencontrer sur le terrain des idées, sans se faire la guerre. Mélenchon, Debray et Bauer ont ainsi écrit dans Krisis.
Comme souvent avec ADB, le coup de barre à droite est compensé par un coup de barre à gauche, un calcul pour ne pas effrayer la dominance et pour rester dans le champ républicain. C’est ainsi qu’en bas de l’interview de Dominique Schnapper, on retrouve pour approfondir [sa] réflexion ce bon vieux Taguieff, passé de la critique du sionisme à la critique de l’antisionisme.
Thibault Isabel : « Sur quelles bases concrètes peut-on espérer reconsolider la cohésion civique ? Le sentiment d’appartenance à une nation repose habituellement sur une histoire, des mœurs ou une religion communes. Or, bon nombre de Français d’immigration récente viennent précisément de pays à l’histoire, aux mœurs et à la religion très différentes des nôtres. Comment refaire communauté avec eux ? Quelles perspectives envisager pour l’avenir ?
Dominique Schnapper : Il importe de partager un certain nombre de valeurs communes, celles de la citoyenneté. La liberté et l’égalité des êtres humains, la séparation du politique et du religieux doivent rester des principes fondateurs de l’ordre démocratique, même si les formes de l’application de ces principes évoluent. Mais on peut penser qu’avec le temps et les échanges, l’intégration progressive des populations descendant des migrants leur permettra d’élaborer une culture qui, sans nier leurs origines, leur permettra de participer à la vie commune. La culture n’est pas fixée une fois pour toutes. Toutes les populations évoluent, même s’il faut du temps, du travail et de la patience. »
Hanouna et BFM TV qui font du national-sionisme sur le dos de Naulleau, Krisis d’Alain de Benoist qui fait dans la patience assimilationniste de gauche, c’est les mondes à l’envers !