Distancé par Alain Juppé, l’ancien président tente le tout pour le tout en proposant un référendum dès le 18 juin 2017. Une idée à haut risque.
Même chez les sarkozystes, on craint la « surchauffe » du chef qui, pour rattraper son retard, jette sur la table ses dernières cartes : la proposition d’organiser un référendum, lors du 2e tour des législatives, le 18 juin 2017, sur des sujets aussi chauds que la rétention administrative des fichés S et la suspension du regroupement familial. « C’est impossible juridiquement et politiquement », souligne Jean-François Copé, pourtant peu suspect de complaisance envers les djihadistes...
En effet, l’article 11 de la Constitution prévoit qu’un référendum ne peut être organisé que lorsque les chambres sont réunies. « Lorsque le référendum est organisé sur proposition du gouvernement, celui-ci fait, devant chaque assemblée, une déclaration qui est suivie d’un débat », précise l’article 11 de la Loi fondamentale.
Pardon de rappeler une évidence mais, en juin 2017, avant les législatives, l’Assemblée nationale sera encore de gauche. Il suffirait donc que les socialistes, les écologistes et les communistes déposent une motion de censure au cours de ce débat pour que le gouvernement formé par le président Sarkozy saute et que tout projet de référendum tombe à l’eau… Bref, la date du 18 juin est impossible à tenir.