À Montauban, Nicolas Sarkozy s’en est pris à Najat Vallaud-Belkacem sous le prétexte de défendre le pape François. Un message direct adressé à l’électorat catholique conservateur, révélateur des difficultés d’un candidat prêt à user de tous les moyens pour s’imposer à la primaire LR.
Nicolas Sarkozy ne devrait jamais quitter Montauban. Il y a livré ce mercredi l’un de ces discours qui font sa geste et sa gloire. Si ce n’était pas du Buisson, cela y ressemblait. Le populisme chrétien y a été flatté comme jamais, entre soutien au pape, dénonciation de la théorie du genre, déclaration de guerre à la PMA et à la GPA et charge contre la figure honnie de la gauche porteuse de toutes les calamités anti-chrétiennes, l’indispensable Najat Vallaud-Belkacem.
Pour les besoins de la primaire Les Républicains, Nicolas Sarkozy s’est donc posé en avocat du pape. S’il fallait un honnête homme, juste et vertueux, pour défendre le souverain pontife en proie aux critiques de la ministre de l’Éducation nationale, ce ne pouvait être que le dévot Nicolas Sarkozy. L’exigence s’imposait. Le devoir le commandait.
Seul un modèle d’ascèse et rigueur, de charité et humilité, pouvait porter secours à l’homme en robe blanche malmené par la démoniaque succube socialiste. Nicolas Sarkozy était l’homme de la situation. Ici et maintenant, qui pourrait douter de sa légitimité à livrer ce juste combat ?
L’excommunication politique de Najat Vallaud-Belkacem
Pour avoir mis en doute la lucidité et le degré de connaissance du pape dénonçant l’enseignement de la théorie du genre à l’école, évoquant une « parole légère et infondée », et le fait que l’évêque de Rome était « aussi victime de la campagne de désinformation massive conduite par les intégristes », l’excommunication politique de Najat Vallaud-Belkacem a été prononcée de la chaire de Montauban : « Peut-on refuser le relativisme et affirmer que la parole du pape n’est pas de même nature que celle des idéologues de la théorie du genre ? Madame Najat Vallaud-Belkacem aurait mieux fait de se taire, elle nous fait honte ».
Et le chœur d’applaudir… Chez Les Républicains, la charité chrétienne commande de toujours huer, en tous lieux et moments, la figure de Najat Vallaud-Belkacem, incarnation du Mal venu de la gauche, du relativisme honni et de la post-modernité festiviste… Le berger Sarkozy connaît ses brebis mieux que personne…