Les idées préconçues sur le quotidien des SDF abondent. Parmi celles-ci, les plus répandues sont les suivantes :
« C’est un phénomène en régression en France » : le nombre total de SDF français (excluant réfugiés à Calais) est difficile à évaluer mais la FNARS évalue ce nombre entre 150 000 à 240 000 personnes et la Fondation Abbé Pierre estime qu’il y a 50 % de SDF en plus en France en 3 ans dont 30 000 enfants.
« Être SDF est en partie une démarche volontaire » : une étude montre que seulement 6% des SDF choisissent de vivre dans la rue.
« Le SDF ne travaille pas » : De nombreux SDF sont en CDD ou en contrat d’intérim.
Pour essayer de rétablir la réalité sur la nature de leurs quotidiens, trois SDF racontent leurs histoires sur les réseaux sociaux, avec leurs propres mots. Ci-dessous, une fenêtre sur la vie de Stéphane, Francis et SDF75 via leurs blogs respectifs.
Un blog contre les idées reçues par SDF75
SDF75 explique ainsi pourquoi il a voulu créer un blog différent :
« Pourquoi un site Internet en tant que SDF ? Je pourrais répondre simplement : Pourquoi pas ? Mais pour être logique, je dirai qu’avant même d’être SDF, je suis d’abord informaticien et que je désirais déjà avoir mon propre site Internet.
Quand on colle sans arrêt à certaines catégories de gens une étiquette complètement irréelle et calomnieuse, notamment à propos des SDF, alors ne vous étonnez pas que soit utilisée une apparence totalement inverse pour la démonter… »
SDF75 n’hésite pas à aller a l’encontre des préjugés en publiant des photos de « frime » (pour reprendre ses mots) et donner des nouvelles régulières de son travail d’informaticien et de ses activités sportives :
« J’ai travaillé pendant plus de 13 ans. Des emplois stables, mais aussi de l’intérim, ce qui m’a permis d’exercer des postes très différents, et ainsi de progresser plus vite en compétences. En ajoutant ce que j’ai fait comme services aux particuliers (dépannages, upgrades, installations de Windows, montage de configurations personnalisées, sans oublier de la formation à Internet.), j’ai environ 16 ans d’expérience. Actuellement, je perçois le RSA, et bien sûr, en plus je fais la manche. Oui, car si on veut rester clean et vivre décemment, on ne vit pas avec de la morale, mais avec des espèces…
Et c’est ce qui me permet de maintenir mes connaissances. »