Aujourd’hui nous célébrons un événement fondamental dans l’Histoire de notre pays. Fondamental car il a marqué notre nation. Fondamental car son héritage n’a rien perdu de sa force aujourd’hui encore. Il y a 70 ans était fondé le Conseil national de la Résistance (CNR) qui allait prendre une part majeure dans la libération du pays et dans sa reconstruction.
Alors que cet anniversaire devrait marquer la célébration de notre sursaut national, les autorités ont choisi un service a minima. Nous le regrettons profondément mais ne nous en étonnons nullement.
Le 27 mai 1943, il y a exactement soixante-dix ans, alors que la France était sous la botte de l’occupant, Jean Moulin, représentant en France du général de Gaulle et des Français libres, réunissait pour la première fois clandestinement, à Paris, le Conseil national de la Résistance. Aux heures les plus sombres de notre histoire, des Français décidaient de relever la tête et de dire non. Ils étaient de toutes les origines sociales et politiques. Malgré leurs différences, ils ont vu au-delà de leur logique partisane pour se rassembler. Ils se sont ligués contre leurs ennemis communs de l’extérieur et de l’intérieur.
Le CNR a pris une part active dans la libération du pays pendant que des personnalités infiniment plus connues et plus expérimentées choisissaient la collaboration. Une fois le pays libéré du joug de l’occupant, ils ont révolutionné le modèle français en quelques mois. Ils ont jeté les bases de la France pour les générations futures. Ils n’ont mis que quelques mois pour changer radicalement le pays quand les partis traditionnels, otages et complices d’un système, menaient dans les années 30 le pays au bord du précipice. Formidable leçon pour ceux qui aujourd’hui prétendent qu’il n’y a aucune issue à la crise et que nous devons accepter de subir la fatalité d’une mondialisation sauvage et débridée.
Pour reconstruire et jeter les bases de la nouvelle France, ce sont d’abord des femmes et des hommes n’ayant pas pris part à la débâcle qui ont œuvré. Quand des changements radicaux s’imposent, il n’y a rien à attendre de ceux qui ont échoué. Seuls ceux qui ont anticipé les problèmes et qui ont des solutions nouvelles à proposer peuvent incarner une nouvelle espérance. Ce fut le cas avec le CNR en 1943, c’est le cas aujourd’hui avec des forces alternatives comme Debout la République.
Il y a 70 ans il a fallu que le pays sombre dans le chaos pour que de nouvelles forces émergent et s’unissent. Notre vœu le plus cher est que cette reprise en main du pays par les patriotes se fasse sans attendre un tel chaos. Or aujourd’hui nous en sommes proches.
Quand l’essentiel est en jeu, quand la liquidation du pays s’accélère de jour en jour, quand l’avenir des générations futures est hypothéqué, toutes les bonnes volontés doivent œuvrer ensemble. Nos divisions, nos querelles et nos états d’âme sont dérisoires. Ceux qui se maintiennent au pouvoir malgré leur lâcheté et leur incompétence ne sont encore là que parce que certains partis divisés et caricaturaux sont devenus des boutiques avec une clientèle électorale à stériliser. Ce faisant, certaines forces alternatives sont devenues les assurances tout-risque du système alors qu’elles devraient être leur pire cauchemar.
Les forces patriotes sont immenses. Elles sont partout, à gauche et à droite, engagées dans des partis ou réfugiées dans l’abstention, dans les classes populaires et dans les classes moyennes. Elles se découragent de voir leur espérance anéantie par les atermoiements de ceux qui sont censés mener la lutte. En 1943 les gaullistes n’ont pas cherché à anéantir les communistes, comme les communistes ont compris que seul le combat pour la survie du pays comptait. Ce n’est pas en cherchant à absorber d’autres formations politiques que nous réussirons, c’est en agrégeant toutes les forces alternatives.
Oui à DLR nous sommes gaullistes, oui à DLR nous sommes profondément attachés aux valeurs de la République. Mais tout ce qui fait notre identité propre a une seule origine : l’amour de la France.
C’est pourquoi inlassablement nous ferons toujours appel aux patriotes. Les forces alternatives conscientes de l’échec de l’Union européenne et de la complicité des partis de gouvernement UMP et PS seront majoritaires en 2014. Il faudra alors transformer l’essai. Et pour cela chacun devra réfléchir à la ligne politique sur laquelle il est prêt à travailler avec d’autres. À DLR notre ligne est claire, c’est celle d’un patriotisme serein, rassembleur et républicain. Après 2014 chacune des forces alternatives devra définir sa ligne de conduite pour un rassemblement le plus large possible des patriotes.
Nicolas Dupont-Aignan
Président de Debout la République