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Le 7 décembre dernier restera dans les annales des matières premières. C’est ce jour-là que le premier marché à terme de l’eau a été lancé, à la Bourse de Chicago, un marché qui fixe le prix de l’eau à l’horizon de plusieurs mois ou années. Le prix varie peu depuis septembre dernier et tourne autour de 500 dollars par acre-pied, soit un volume de 1,2 million de litres [1].
Cela fait au moins 20 ans que les experts planchent sur l’avenir de l’eau sur les marchés financiers. Des marchés locaux ont existé au Chili et existent encore en Australie. Mais avec des marchés à terme, même s’ils ne concernent que l’eau de Californie pour l’instant, l’eau devient un pur produit financier. Et c’est ce qui inquiète la Coalition Eau. Les 250 ONG qui la composent dénoncent « un glissement dangereux vers la financiarisation de la nature ». La crainte de ces organisations, c’est « une spéculation massive et des prix de l’eau qui grimpent », au détriment du droit le plus fondamental, celui d’un accès à l’eau pour tous.
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Il s’agit d’un marché très régional aux États-Unis, précise le chercheur [Bernard Barraqué, directeur de recherche émérite en politique publique de l’eau au CNRS], puisqu’on ne parle que de la Californie. Il ajoute : l’objectif est précisément d’éviter toute spéculation. « C’est un garde-fou. Destiné à mettre un terme aux ventes d’eau sauvage qui existaient à cause des sécheresses ». Autrement dit, un moyen d’encadrer les prix et éviter qu’ils ne montent en cas d’incendie par exemple ».
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