Une équipe de chercheurs anglais a mené une étude d’un genre nouveau. À savoir identifier les patients susceptibles d’avoir des effets secondaires après vaccination. Pour rebondir sur les résultats de cette étude, Romain Gherardi, médecin neurologue et neuropathologiste à Créteil, et Dominique Dupagne, médecin généraliste, répondent aux questions de Mathieu Vidard et d’Axel Villard.
Comment s’y prend-on pour traquer les prédispositions aux effets secondaires après un vaccin ?
C’est la première fois que l’on réalise cette étude. Dans ce cas précis, le vaccin mis sous le feu des projecteurs est celui utilisé contre le virus H1N1. Les données biologiques sont donc recueillies avant et après vaccination. Et ensuite on recoupe ces données avec les effets secondaires constatés. Une telle étude n’aurait pu être réalisée avant en raison des difficultés à sa mise en oeuvre (suivi patients, technologies...)
Quelles sont les principales pistes qui ressortent de cette étude ?
Deux points se dégagent. D’une part, les auteurs montrent qu’après vacccination, il existe des modifications dans le sang circulant, touchant les globules blancs avec des variations. Ils observent que ces variations sont très différentes selon l’âge du patient, ce qui est nouveau comme constat. Après 35 ans, la réponse immunitaire au même vaccin est un peu différente. Certains effets secondaires touchent plutôt certaines tranches d’âge.
D’autre part, ils ont comparé le statut immunitaire et de nombreux biomarqueurs avant et après le vaccin. Et ils ont séparé ceux qui ont développé des effets secondaires désagréables (fièvre, réactions inflammatoires...) et ceux qui n’en ont pas développé, et observent qu’il y a des différences. Il y aura peut-être la possibilité de trouver des biomarqueurs pour déterminer en amont du vaccin les personnes qui vont mal réagir.
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